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Une affaire de corruption est devenue une affaire d’Etat à Bhopal, en Inde après que plus de 2000 personnes aient été suspectées d’être impliquées et 49 décès aient été constatés.
Une affaire de corruption dans la fonction publique
L’affaire de corruption a été surnommée "Vyapam", acronyme hindi du "Madhya Pradesh Professional Examination Board", l’instance responsable du recrutement des fonctionnaires dans le pays. Le scandale porte en effet sur une gigantesque affaire de tricheries et de pots-de-vin lors des examens de recrutements des agents de la fonction publique indienne. Devenue rapidement une affaire d’Etat, cet incident a provoqué de nombreuses arrestations et enquêtes principalement dans la ville de Bhopal (le centre du pays). Ce vaste système de corruption impliquerait sept millions d’étudiants.
49 décès suspects
Jusqu’à présent, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire tandis que 49 décès sont fortement suspectés d’être liés à cette fraude massive. Les cas de décès ayant une corrélation quelconque avec le scandale varient entre les suicides, les accidents ou les décès simplement douteux.
Les quotidiens locaux font d’ailleurs état d’une liste macabre dont un stagiaire de l’instance retrouvé mort dans un lac, un policier impliqué dans l’affaire qui a été retrouvé pendu ou encore un journaliste, pris d’une mort subite en pleine interview des parents d’une jeune fille également concernée. Et encore, cette liste n’est pas exhaustive mais l’hécatombe se perpétue au point que les enquêteurs croient que ces 49 morts ont un lien évident avec cette affaire de corruption.
Une affaire qui a commencé en 2013
Le système d’achats des bonnes notes n’est pas un fait nouveau en Inde sachant qu’il a pris de l’ampleur depuis les années 90. Cependant, l’affaire Vyapam dévoile non seulement un énorme réseau de corruption mais également de racket organisé.
Le scandale a surtout éclaté en 2013 avec la découverte des cas d’une vingtaine de candidats à une école de médecine. Ces derniers étaient en fait des médecins payés par les étudiants pour substituer leur place à l’examen. Une enquête a été lancée sur l’affaire et depuis les premières arrestations, les décès suspects ont été constatés.
Depuis que ces décès, des investigateurs ont même mis en cause Shivraj Singh Chouhan, le chef du gouvernement de l’Etat du Madhya Pradesh. La démission de ce dernier a d’ailleurs été réclamée par le congrès indien, ce lundi 20 juillet. La cour suprême indienne a alors annoncé que les investigations vont reprendre.