Téhéran et les grandes puissances en étaient à douze ans de crise sur la question du nucléaire iranien, hier, à Vienne. Le point sur les principaux aspects de cet accord.
Le marathon diplomatique aura duré 21 mois à l’issue duquel l’Iran et les grandes puissances ont conclu, hier, en Autriche, un accord historique d’une centaine de pages. L’accord en question rend quasiment possible la construction d’une bombe atomique par Téhéran pendant plusieurs années.
En contrepartie, l’Iran obtient une levée progressive des sanctions qui plombent son économie. Pour les occidentaux, le principal objectif est d’allonger le temps nécessaire pour fabriquer assez d’uranium enrichi pour mettre au point une arme atomique. Ce délai est actuellement de deux à trois ans et sera d’un an au moins, et ce pendant au moins une décennie.
Centrifugeuses à l’arrêt
Plus de 19 000 centrifugeuses sont aujourd’hui aux mains de l’Iran, dont 10 000 en activité, servant à enrichir l’uranium. Près de deux sur trois centrifugeuses seront mises à l’arrêt. Le nombre sera limité à 5 060 pendant dix ans, sur le site de Natanz. Sur le site de Fordo, 1 044 seront conservées.
Réduction du stock d’uranium enrichi
L’Iran va réduire son stock d’uranium faiblement enrichi de 10 000 kg à 300 kg enrichi à 3,67% pendant au moins 15 ans. L’excédent sera placé sous surveillance de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et ne pourra servir qu’à des remplacements. L’Iran ne pourra pas construire de nouvelles installations durant cette période.
Des sites détruits, déplacés ou fermés
Natanz, le principal site nucléaire iranien qui compte quelque 17 000 centrifugeuses IR-1 de première génération, et 1 000 d’IR-2M plus rapides, deviendra l’unique installation d’enrichissement.
Le site de Fordo restera ouvert mais l’Iran accepte de ne plus y enrichir d’uranium pendant au moins 15 ans. Environ deux tiers des centrifugeuses du site seront démantelées. Le cœur du réacteur à eau lourde d’Arak sera détruit ou déplacé en dehors du territoire iranien.
Des inspections programmées
Le contrôle des sites militaires a été l’un des points majeurs des derniers jours de négociation. Les négociateurs ont convenu un accès limité aux sites militaires iraniens. Ali Khamenei, le Guide suprême iranien s’était opposé catégoriquement à des inspections par l’AIEA de ces sites. Néanmoins, l’Iran va appliquer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire et fournir un accès programmé à certains sites militaires définis par ce texte.