Alors que le sort de Serge Atlaoui est actuellement entre les mains de la cour administrative de Jakarta, les statistiques ont révélé qu’en 2014 un très grand nombre de condamnations à mort a été enregistré. Le chiffre a d’ailleurs atteint son point optimal depuis une dizaine d’années.
Serge Atlaoui et son sort
Le sort de Serge Atlaoui, prisonnier en Indonésie, n’arrête pas de faire parler la presse internationale. Mercredi dernier, la Cour administrative de Jakarta avait accordé aux avocats du condamné l’appel à un expert. Ce dernier donnera donc les conclusions par rapport à l’affaire de drogues qui a conduit à l’annonce de la peine capitale à l’encontre du français par la justice indonésienne.
Comme les huit présumés complices de Serge Atlaoui ont tous été fusillés le 29 Avril, la France tente actuellement tout son possible pour éviter la peine de mort à Atlaoui. Cette mise à mort massive avait suivi une première vague d’exécutions, qui s’est déroulée trois mois auparavant. La communauté internationale a vivement critiqué cette pratique jugée inhumaine.
La condamnation de mort en Indonésie
Et pourtant, la situation en Indonésie n’a pas toujours été comme telle. Il y avait eu un moratoire de quatre ans entre 2009 et 2012 avant que le système d’exécution ne reprenne de plus belle. Seulement en cette année 2015, les exécutions à fusil sont allées jusqu’à quatorze en Indonésie. Tous ces exécutés ont été condamnés pour trafic de drogue.
"L’opinion publique est largement favorable à la peine de mort pour les trafiquants de drogue. Exécuter ces condamnés renvoie l’image d’un pouvoir fort, notamment face aux pressions extérieures.", explique Delphine Alles, chercheuse associé à l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud Est contemporaine. On peut donc comprendre pourquoi le président indonésien Joko Widodo a durci sa politique par rapport aux demandes de grâces. Selon Amnesty International, l’Indonésie recenserait près de 140 personnes dans le couloir de la mort, dont 60 condamnés pour trafic de drogues.
La peine capitale à travers le monde
A l’échelle planétaire, près de cinquante-huit pays autorisent la peine de mort. Il y a entre autres l’Afghanistan, la Thaïlande, l’Éthiopie mais aussi les États-Unis. Les méthodes d’applications de la peine capitale diffèrent d’un pays à un autre. L’Arabie saoudite, par exemple, procède par décapitation tandis qu’en Malaisie, les condamnés sont pendus. Aux Etats-Unis où la peine capitale est appliquée au niveau fédéral, l’injection léthale est le recours par rapport aux mises à mort. Le Yémen quant à lui procède par fusillade.
Il y a ainsi pas moins de 607 exécutions à travers le monde. Il y aurait donc près d’un tiers de condamnations à mort de plus qu’en 2014, toutefois ce nombre serait en baisse de 22% par rapport à 2013.