De nombreuses inexactitudes parsèment le récit de la Maison Blanche sur la mort d’Oussama Ben Laden, d’après Seymour Hersh, un journaliste américain.
Le président américain Barack Obama avait annoncé que "justice a été faite" le 2 mai 2011, rappelle le site 20minutes.fr aujourd’hui. Le chef d’Al-Qaïda a été abattu au Pakistan par des soldats américains et déposé au fond de la mer, dix ans après les attentats du 11 septembre 2001.
Mais au fil des années, de nombreuses zones d’ombre sont apparues sur les circonstances de sa mort. Le journaliste américain Seymour Hersh apporte une version différente de l’officielle dans le dernier numéro de la de la London review of books .
Les services secrets pakistanais ont participé de près à l’exécution d’Oussama Ben Laden, d’après ses sources qui assurent que le chef d’Al-Qaïda était détenu depuis 2006. "Nous avions besoin d’un otage pour surveiller Al-Qaida et les Talibans", aurait expliqué le directeur général d’ISI, l’agence de renseignement pakistanaise.
La CIA aurait été informée de la présence de Ben Laden dans une maison de campagne à Abbottabad par une dénonciation. "En août 2010, un ancien officier des renseignements pakistanais a proposé de dire à la CIA où trouver Ben Laden en échange de la récompense promise par Washington en 2001", écrit Seymour M.Hersh.
Après avoir vérifié la crédibilité des déclarations de cet homme, les américains auraient mis la résidence de Ben Laden sous surveillance. Le président Barack Obama aurait toutefois clairement demandé à ses agents de s’assurer qu’il s’agissait bien du terroriste recherché avant d’intervenir.
Les services secrets pakistanais n’auraient pas été difficiles à convaincre pour se mettre au service de la CIA : un ancien dirigeant d’ISI explique que s’ils n’avaient pas coopéré, tous les programmes d’aides américains auraient été coupés.
La CIA ajoute avoir procédé à un chantage : "Nous leur avons dit que nous ferions fuiter le fait qu’ils avaient Ben Laden chez eux. Nous savions que les talibans et les groupes djihadistes au Pakistan et en Afghanistan n’aimeraient pas ça". Une fois la coopération d’Islamabad obtenue, il fut relativement facile pour les Américains de monter l’opération d’exécution de Ben Laden.
Quant aux funérailles en mer, personne ne peut assurer les avoir vues. Les membres de l’équipage du bateau sur lequel elles auraient eu lieu ont eu ordre de ne pas en parler. Aucun journaliste n’a vu de ses propres yeux les photos qui en auraient été faites.