Le gendre du fondateur d’Al-Qaida a condamné tous les terroristes qui ont perpetré des attaques en France cette semaine.
Abdallah Anas, de son vrai nom Boujoumaa Bounoua est un djihadiste de renom. Epoux de la fille du fondateur d’Al-Qaïda, le Palestinien Abdallah Azzam et également premier mentor d’Oussama Ben Laden, il a participé à ce qu’il nomme "le djihad juste". Reconverti actuellement en consultant pour la chaîne de télévision Al-Maghribia, Anas est revenu sur son idéologie dans une interview exclusive pour JDD.
L’ancien moudjahid est devenu un homme prospère et calme qui condamne les djihadistes et leurs méthodes actuelles. Selon lui, ceci n’est pas un "djihad juste", en faisant référence aux récents événements parisiens dont l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo. "Les raisons pour lesquelles ces hommes ont tué les caricaturistes sont inacceptables. Il n’existe aucune punition dans l’islam envers ceux qui se moquent du Prophète ou qui ne croient pas en lui. La charia condamne le vol, l’alcool ou encore l’adultère mais ne dit rien sur les moqueries envers le Prophète. Ce dernier n’aurait jamais réagi comme cela. Il aurait simplement dit : pas de souci, laissez-les aller à leur rythme, un jour ils croiront en moi."
Pour le moudjahid, le djihad dans les tranchées en face à face avec l’ennemi est ce qui est important. C’est d’ailleurs pour cela que cet algérien a suivi les traces du djihad afghan de 1984 à 1992."Pas un djihad de lâches, celui que des pauvres malades pratiquent en filmant leurs actes en vidéo ou en attaquant leurs voisins.", déclare-t-il. Et d’ajouter par rapport à son mépris des djihadistes autoproclamés comme Abou Qatada ou encore Abou Hamza Al-Masri, "Ces groupes ont un agenda précis en Syrie qui n’a rien à voir avec les gens qui ont manifesté pacifiquement au début. Et que veulent-ils, ces amateurs de sang ? Un califat construit sur de la chair et des larmes ? Les moudjahidine sont des combattants de la liberté, pas des combattants assoiffés de sang. Depuis le 11-Septembre, la majorité des victimes est musulmane. Le Prophète l’a dit : le djihad continue jusqu’à nous conduire au paradis. Mais il parlait de djihad juste. Ce n’est pas ce qu’ils font aujourd’hui."