En l’honneur d’une déesse hindoue représentant le pouvoir, plusieurs fidèles s’apprêtent ce week-end à célébrer le plus grand sacrifice d’animaux au monde avec des dizaines de milliers d’espèces.
Le Népal est, entre autres, le pays de Bouddha. A côté de ces réalités qui font le charme et l’attrait de ce petit pays d’Asie, il en existe une autre, moins connue, alors qu’elle place le Népal en tête des pays pratiquant les sacrifices d’animaux de par le nombre des sacrifiés. En effet, pour la fête de Gadhimai, célébrée tous les 5 ans, pas moins de 250 000 animaux seront égorgés, mutilés et décapités en l’espace de 48 heures, rapporte Le Figaro.
Cette année, la fête se déroulera le week-end prochain au temple Gadhimai de Bariyapur, District de Bara, à environ 160 km au sud de la capitale Katmandou, dans le sud du Népal. Lors du précédent festival en 2009, quelque 300 000 bêtes (poulets, canards, pigeons et cochons) avaient été décapitées ou égorgées, devenant alors le plus grand sacrifice d’animaux jamais organisé.
Pourtant ce festival, aussi traditionnel qu’il soit, révulse les défenseurs des droits des animaux. Quantité de sites, en anglais et en français notamment, proposent depuis plusieurs années de signer une pétition pour y mettre fin. Selon l’ONG People for Animals en Inde "il n’y a rien de spirituel ou religieux là-dedans. Ce n’est qu’une histoire d’argent". Ce rituel serait organisé juste pour pouvoir vendre plus de viande. D’autres militants de la cause animale, comme Brigitte Bardot en 2009 et en novembre 2014, tentent régulièrement des démarches auprès des autorités népalaises pour obtenir l’interdiction de cette coutume sanglante, sans succès.
D’ailleurs, malgré les réprobations des défenseurs des droits des animaux et en dépit de l’intervention de la Cour suprême indienne, des milliers d’hindous sont attendus pour ce festival traditionnel qui est retransmis à la télévision locale. Mangal Chaudhary, un prêtre hindou qui gère avec sa famille le temple depuis dix générations affirme de son côté que les fidèles affluent d’année en année. "Nous ne forçons personne à faire un sacrifice. Les gens viennent de leur propre volonté", explique-t-il à l’AFP.
Mais dans ce village, quelques habitants n’approuvent pas ce rituel. Certains d’entre eux parlent d’une "expérience dérangeante". "Le sol est recouvert de sang après les sacrifices. L’air charrie une odeur étrange, je peux même la sentir depuis chez moi. Cela devient difficile de respirer", raconte une des villageoises. "Cela fend vraiment le cœur de voir ces animaux souffrir, de voir leur regard", confie-t-elle. Malheureusement, les autorités népalaises ont toujours refusé d’intervenir et de s’immiscer dans cette tradition religieuse vieille de plusieurs siècles.