Une chaîne de restauration nipponne et deux de ses dirigeants ont été condamnés à payer 400 000 euros de dommages à la famille d’un employé qui s’est suicidé à cause de ses conditions de travail.
Le salarié s’était tué de fatigue en effectuant près de 200 heures supplémentaires par mois, rapporte Le Figaro. Le patron de la société Sun Challenge et un autre responsable avaient été déclarés coupables par la cour de Tokyo de ne pas avoir mis un terme à cette charge excessive de travail.
Le juge Akira Yamada a déclaré : "Un travail sans relâche et un harcèlement hiérarchique sont à l’origine des troubles mentaux qui ont conduit la victime à se donner la mort".
La sanction infligée à la compagnie et aux deux responsables est constituée d’une amande totale de 58 millions de yens, l’équivalent de 400.000 euros au profit des parents de la victime, qui est décédé en 2010 à l’âge de 24 ans.
Le salarié avait commencé à travailler pour la compagnie en 2007 et avait été placé à la tête d’un des restaurants de la chaîne en juillet 2009. Le nombre d’heures moyen qu’il avait effectué par semaine était de 190. Il avait pris seulement deux jours de congé.
Le jeune homme avait aussi subi des violences physiques et verbales de son supérieur. L’avocat de la famille a déclaré dans les médias : "Le verdict est une décision qui fera date et devrait encourager les travailleurs en souffrance à se défendre".
Selon la mentalité japonaise, le dévouement à l’entreprise doit être maximal. De nombreux salariés sont donc amenés à trimer au détriment de leur vie familiale et de leur santé physique et mentale, ce qui peut parfois les conduire au suicide par zèle au travail. Les japonais appellent cette situation "karoshi" (mort par excès de travail).