Le capitaine du ferry sud-coréen Sewol qui a sombré en avril, tuant plus de 300 personnes risque la peine de mort.
Depuis le 10 juin, le capitaine Lee Joon-Seok est jugé par un tribunal de Gwangju pour "homicide par négligence aggravée". Ce lundi 27 octobre, le parquet a requis la peine de mort, notamment pour avoir menti et abandonné à leur sort plus de 300 passagers, en majorité des lycéens en voyage scolaire, qui avaient sont morts lors du drame, rapporte Libération.
Le représentant du ministère public a en outre requis des peines de prison à vie pour trois autres membres d’équipage. Le parquet a demandé des peines allant de 15 ans à 30 ans de réclusion à l’encontre de 11 autres membres d’équipage poursuivis pour leur rôle dans le drame.
Tout au long de ce procès, le capitaine a estimé "mériter" la peine capitale mais s’est défendu d’avoir sacrifié les passagers pour sauver sa vie. "Je demande sincèrement pardon aux victimes et leurs proches et je prierai pour eux jusqu’à la fin de mes jours. Je pense mériter la peine de mort (...). Mais je n’ai jamais eu l’intention de sacrifier les passagers", avait-il déclaré.
"Je m’incline profondément devant les victimes et leur famille et je présente mes excuses pour ma conduite. Je continuerai à réfléchir à mon comportement et à prier pour les morts jusqu’au jour de ma mort", a souligné le principal accusé. "J’étais trop paniqué, j’étais incapable de faire quoi que ce soit", a-t-il expliqué. "Je n’ai pas pris les mesures appropriées, ce qui a conduit à la perte de nombreuses vies précieuses. Mais je jure du fond du cœur que je n’ai jamais eu l’intention de tuer", a-t-il ajouté avant de lâcher "Je sais que je ne sortirai pas de prison avant ma mort, mais je ne peux pas laisser à mes enfants et mes petits-enfants le nom d’un meurtrier". La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye avait en effet assimilé les agissements de l’équipage à des meurtres quelques semaines après le désastre.
Le verdict et les sentences seront rendus le 11 novembre prochain. Bien que la peine capitale soit toujours en vigueur en Corée du Sud, aucun condamné n’a été exécuté depuis 1997, soulignent les médias locaux.