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Un jihadiste français originaire de la région parisienne a été tué en Syrie le 4 septembre. Sa famille craint le pire pour son frère aîné qui l’a accompagné.
C’est à un parent habitant en Charente que l’on doit l’information relayée par Le Figaro aujourd’hui. Converti à l’Islam depuis l’âge de 16 ans, Gilles est parti en Syrie au mois de juin avec son frère Emmanuel, 37 ans et converti il y a deux ans et demi, a indiqué leur tante qui vit à Cognac, confirmant une information du quotidien Sud Ouest.
L’aîné a annoncé la mort de Bilal, le nom de Gilles dans sa nouvelle vie samedi dernier, sur Facebook grâce auquel ils communiquaient rarement avec leur famille. « Bilal (...) est tombé samedi. Qu’Allah (...) accepte ses œuvres », a écrit Emmanuel avec lequel la famille a de nouveau communiqué depuis. Ses proches n’ont pas l’impression qu’il pourrait revenir.
« Il nous a dit qu’il est, à l’arrière, pour s’occuper (communiquer avec) de la famille. Mais qu’il allait repartir au combat d’ici un ou deux jours, c’est-à-dire maintenant. On attend la deuxième mauvaise nouvelle... », a déclaré à la tante, Christine, soulignant que la famille « ne se fait pas d’illusions. Ils sont dans leurs schémas, dans cette optique de mourir, ils ne veulent qu’une chose : aller au paradis ».
Le père des deux frères, qui vit en région parisienne, a rapporté la mort de son fils aux autorités. Elle n’a pas été confirmée de source officielle.
La tante dit avoir vu les frères en mai, au mariage d’une cousine, et avoir été plutôt « rassurée », car Gilles avait l’air détendu et ne portait plus le djellaba et la barbe épaisse comme il y a trois, quatre ans. « Rien ne laissait prévoir qu’ils allaient partir ».
L’aîné a laissé en France une femme et trois enfants, issus de deux unions. Il avait eu « une enfance difficile », des parents aux relations instables, et avait gardé peu de relations avec sa famille, se rappelle sa tante.
Le plus jeune, Gilles, était « le plus fragile ». « Il avait fait des séjours en hôpital psychiatrique, a souffert de schizophrénie ». Pour la famille, les deux frères ont été endoctrinés essentiellement via internet pour rejoindre le jihad.
Ils ont une sœur de 34 ans et un frère de 27, « bien intégrés, bien dans leur tête », selon les dires de la tante.