Au moins douze personnes ont été tuées hier en Turquie lors de manifestations pro-kurdes pour dénoncer le refus du gouvernement d’intervenir pour empêcher la conquête par l’Etat islamique de la ville syrienne de Kobané.
Ce sont les médias turcs qui ont fourni ce nouveau bilan repris par le site 20minutes.fr aujourd’hui. Les affrontements ont également fait de nombreux blessés et de très importants dégâts matériels dans de nombreuses villes de Turquie, dont celles du sud-est, fief des kurdes.
Cinq décès ont été signalés à Diyarbakir, la capitale du Kurdistan turc, deux à Siirt, un à Batman et un autre à Mus, toutes des villes du sud-est de la Turquie. Les heurts ont opposé des militants kurdes et leurs adversaires politiques.
Les deux plus grandes villes du pays, Ankara et Istanbul, n’ont pas été épargnées. La police a tiré des bombes lacrymogènes et a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants.
Le Parti démocratique populaire (HDP), qui est le plus grand parti kurde de Turquie avait appelé avant-hier tous les kurdes de Turquie à investir la rue alors que la ville de Kobané était toujours le théâtre de guérillas urbaines entre combattants kurdes et éléments de l’organisation de l’Etat islamique.
Le parlement turc avait donné un feu vert officiel à une intervention militaire en Irak et en Syrie pour contrer l’EI, mais le pouvoir islamo-conservateur d’Ankara s’est toujours refusé de lancer les opérations, provoquant la colère des kurdes.