Accusés de harcèlement sexuel dans le métro de New Delhi, trois étudiants ont vécu un calvaire. Ils s’en sont sortis avec des blessures à la tête et aux bras.
Des coups de bâtons et de chaises se sont abattus sur les trois étudiants, sous les encouragements d’une foule hystérique, raconte aujourd’hui France 24. La scène s’est passée dans l’après-midi de dimanche dans le dans la station de métro Rajiv Chowk de New Delhi. Les étudiants sont d’origine gabonaise et burkinabé.
Une vidéo amateur montre les trois hommes retranchés dans un abri en verre de la police. Leurs assaillants tentent d’enfoncer la porte tandis que des spectateurs assistent à la scène en criant et en applaudissant. Finalement, les trois africains escaladent le toit de l’abri pour échapper à leurs agresseurs. La foule parvient quand même à les frapper, malgré la présence de la police.
Des renforts policiers arrivent enfin pour disperser la foule. Quelques personnes entonnent un chant nationaliste hindou, « Bharat mata ki jai’ », « Gloire à l’Inde notre mère ! » en hindi. Les trois étudiants étaient venus à New Delhi pour participer à une fête avant de rentrer le lendemain en métro à Noida, en banlieue de la capitale.
Ils auraient été accusés de harcèlement par une femme indienne dans le métro, ce qui aurait déclenché les réactions hostiles, selon la version de la police. La femme se serait volatilisée sans porter plainte, affirme le Times of India.
« Ce qui est très choquant, c’est de voir que des policiers qui étaient présents sur les lieux n’ont pas vraiment défendu nos camarades, les livrant à la vindicte populaire », se désole un étudiant africain. Sur l’une des vidéos postées sur Internet, en effet, on peut voir un policier rire.
Heureusement, quelques usagers du métro qui ont essayé de s’interposer avant que les renforts n’arrivent pour exfiltrer les trois étudiants qui s’en sont sortis avec des entailles à la tête. L’un d’eux a dû être opéré au bras.