Une seconde Tien Anmen en vue ? Le mouvement de contestation initié par les étudiants a été rejoint par les travailleurs. Le motif est la revendication de plus de liberté.
Dimanche, la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes face à la virulence des manifestants qui tentaient de forcer des barricades de sécurité. La police dit avoir tiré 87 contenants de gaz lacrymogène dimanche, et indique que 41 personnes ont été blessées, dont 12 policiers.
Lundi, les policiers ont demandé aux milliers de personnes qui participent à ce mouvement de désobéissance civile sans précédent de bien vouloir y mettre fin, pour le bien de la stabilité et de la sécurité. En effet, la masse de manifestants s’est gonflée lundi, quand des travailleurs qui quittaient le bureau ont rejoint les étudiants. Des policiers en uniforme ont érigé des barricades et ont observé la scène sans intervenir, sauf pour interdire l’accès à certains immeubles.
"Les étudiants défendent le droit de vote, pour l’avenir de Hong Kong. Nous n’avons pas peur, on va simplement se battre pour ça", a dit un fonctionnaire, qui affirme avoir pris deux jours de congé pour participer aux manifestations après avoir vu les policiers lancer des gaz, dimanche.
Lundi en fin de journée, des centaines de manifestants ont agité leurs téléphones cellulaires illuminés dans les airs tout en scandant des slogans qui appelaient à la démission de l’impopulaire chef de l’exécutif de Hong Kong, Leung Chun-Ying.
Le mouvement a pris la dénomination de "Révolution des parapluies", en raison du fait que les manifestants se sont vêtus d’imperméables, de masques chirurgicaux et de lunettes de sécurité, en plus de s’abriter sous des parapluies et des bâches de plastique pour se protéger des nuages de gaz lacrymogènes, dimanche. Les partisans du mouvement ont aussi commencé à utiliser ce nom sur les médias sociaux.
Le pouvoir central de Pékin estime que ces manifestations sont illégales et approuve les mesures sécuritaires prises par les dirigeants de Hong Kong. Des images des affrontements ont été vues à travers le monde et minent la réputation de refuge financier sécuritaire de la ville. On se demande aussi comment réagira le gouvernement du président chinois Xi Jinping, qui a adopté la ligne dure face à toute menace au monopole du Parti communiste sur le pouvoir. Pékin reste inflexible à propos de la mise en candidature libre en vue des élections au poste de leader de Hong Kong, qui sont prévues en 2017. Les candidats devront être préalablement approuvés par un comité d’hommes d’affaires proches des autorités chinoises. C’est dans ce cadre de fond que s’inscrit ce mouvement initié par les étudiants, en revendiquant d’abord dans l’immédiat la démission du chef de l’exécutif de Hong Kong.