Le suicide se trouve au 15è rang des causes de la mortalité des hommes. Un récent rapport de l’OMS dévoile une part évocatrice de ce phénomène.
On recense 800 000 cas de suicide par an dans le monde. En 2012, le nombre de suicides est estimé à 804 000 selon les données épistémologiques collectées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), ce qui en fait la 15e cause de mortalité. Si l’on établit une moyenne, cela donne un suicide toutes les 40 secondes.
On se suicide plus dans le pays riche, d’après ce résultat d’enquête. Rapporté à la population, le taux de suicide est relativement comparable dans les pays riches (12,7 pour 100 000) et dans les pays à revenu faible et intermédiaire (11,2 pour 100 000). Mais comme ces derniers abritent la majeure partie de la population, c’est là qu’ont lieu 75% des suicides dans le monde dont 39% en Asie du Sud-Est, qui ne représente pourtant que 26% de la population mondiale.
Dans les pays riches, le suicide reste la plupart du temps associé à des situations de dépression, d’alcoolisme et de troubles mentaux. Il peut aussi s’agir de problèmes d’argent (le suicide est en augmentation en Grèce depuis 2008), ou d’un traumatisme : agression, violences sexuelles… Toutes ces raisons sont valables ailleurs, mais dans les pays moins développés, on se suicide aussi parce que le pays est en guerre, ou qu’il a subi une catastrophe naturelle. Le suicide est fréquent chez les populations discriminées, comme les migrants ou les homosexuels.
Pour le cas de la France, on recense plus de 10 000 morts et plus de 200 000 tentatives par an. On y compte un taux de 14,7 suicides pour 100 000 habitants, ce qui est supérieur à la moyenne européenne.
Le rapport de l’OMS dit aussi que les hommes sont plus concernés que les femmes, et les vieux plus que les jeunes. Dans les pays plus riches, trois fois plus d’hommes que de femmes décèdent par suicide, contre 1,5 fois dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Dans le monde, le suicide représente 50 % des morts violentes chez les hommes et 71% chez les femmes.
En ce qui concerne l’âge, les taux de suicide les plus élevés sont enregistrés chez les personnes de 70 ans ou plus, tous sexes confondus, dans quasiment toutes les régions du monde. On constate aussi un pic chez les jeunes adultes : le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans.
Il est révélé que les pesticides sont le moyen par excellence utilisé. On y pense peu dans les pays riches, mais 30% des suicides dans le monde se font par empoisonnement aux pesticides. C’est une méthode couramment utilisée en milieu rural dans les pays peu développés, par des fermiers souvent endettés. Le phénomène est surtout répandu en Amérique latine ou en Asie (Chine, Inde et Sri Lanka notamment). Peu chers, mal conditionnés, les pesticides sont à portée de main dans les exploitations rurales.
Dans les pays plus riches, la pendaison est utilisée dans un suicide sur deux. Les armes à feu, employées dans 18 % des cas, constituent la deuxième méthode la plus courante, notamment en Suisse. Ce dernier pourcentage, relativement élevé, est principalement dû au fait qu’en Amérique du Nord, les armes à feu comptent pour 46 % de tous les suicides, contre seulement 4,5 % dans les autres pays du même niveau de revenu. Autres méthodes : les médicaments (une méthode très employée par les femmes, notamment en Amérique du Nord et en Europe du Nord), le saut d’un pont, d’une falaise, se jeter sous le métro, se noyer, etc.
La méthode dépend bien souvent de l’environnement immédiat. Ainsi, à Hong Kong, en Chine et au Singapour, où une majorité de la population vit dans de immeubles, se jeter dans le vide constitue une méthode de suicide courante.
Les méthodes ne sont pas immuables, il arrive que de nouvelles apparaissent et se répandent dans le voisinage. Par exemple, en 1998, l’utilisation massive du charbon de bois pour produire du monoxyde de carbone hautement toxique comme moyen de suicide a commencé à Hong Kong et s’est rapidement étendue à Taïwan où, en huit ans, cette méthode est devenue la méthode privilégiée. Ailleurs, d’autres méthodes sont récemment devenues populaires, comme le mélange de produits chimiques afin d’obtenir du sulfure d’hydrogène (au Japon) et le recours à l’hélium.