Mi-août, la France a livré des armes aux kurdes d’Irak pour soutenir leur lutte contre les djihadistes de l’Etat Islamique. Sur le terrain, des combattants kurdes disent attendre cet arsenal.
Le mois dernier, l’Union Européenne s’est félicitée de l’aide humanitaire apportée par certains Etats membres aux pechmergas kurdes luttant contre les djihadistes de l’Etat Islamique (EI). Plusieurs gouvernements de l’UE ont pris la décision, cette semaine, d’envoyer des armes aux Kurdes ou ont envisagé de le faire, comme l’Italie, le Royaume-Uni ou la République tchèque. L’Elysée s’était également engagé à acheminer des armes sophistiquées aux pechmergas.
Une promesse tenue, selon Europe 1 qui précise que "le gouvernement français a bien respecté sa promesse de livrer des armes aux Kurdes, qui combattent l’Etat islamique en Irak". Le 13 août exactement, un communiqué de l’Elysée a confirmé que les services spéciaux français ont réalisé trois livraisons par voie aérienne. Pourtant, des combattants kurdes se sont confiés lundi 1er septembre à Europe 1 de "n’en avoir pas vu la couleur".
En effet, dans un reportage réalisé par Europe 1, plusieurs combattants sont frustrés dans l’attente. Ces derniers affirment que près de trois semaines après l’annonce française, les armes ne sont pas toujours acheminées."On est un peu abattus, mécontents même, de voir que ça prend autant de temps pour arriver", dit Mahmoud, un combattant. Pour lui, ces armes sont "la seule façon de réussir à repousser les terroristes, car nos armes ne servent à rien".
Les pershmergas ont par ailleurs montré aux journalistes d’Europe 1 de vielles kalachnikovs en soulignant que : "plus de 60% de nos armes sont vieilles. Et lorsque l’on peut s’en servir" face aux djihadistes, "ce n’est que parce que l’on est tout près d’eux". "On manque cruellement de pièces d’artillerie", explique un kurde, "car en face, ils en ont et les utilisent très intelligemment. On a aussi besoin de plus de blindés et d’obus de mortiers", explique-t-il.
En attendant la livraison de la France qui selon Europe 1 a bien été effectuée, l’Allemagne a indiqué dimanche vouloir effectuer une première livraison de 30 missiles antichars et de plusieurs milliers de fusils d’assaut. Par ailleurs, une équipe des forces spéciales françaises a commencé à former 200 miliciens kurdes à l’utilisation du canon de campagne, un vieil obusier de 122 d’origine soviétique, réputé pour son efficacité.