Le journaliste avait demandé à un autre otage de mémoriser une lettre destinée à sa famille avant d’être exécuté. Ses derniers mots sont pour sa grand-mère, à qui il demande de bien prendre ses médicaments.
Le journaliste américain James Foley écrivait des lettres à sa famille durant ses deux années de captivité qui ont précédé sa mise à mort par des combattants de l’Etat islamique, révèle aujourd’hui France Info. Toutes ont été confisquées par ses surveillants. En juin, il avait demandé à un otage qui devait être libéré de mémoriser une lettre. Celui-ci l’a dictée à la mère de James Foley, Diane, d’après ses parents sur leur page Facebook "Free James Foley".
Le journaliste de 40 ans raconte des souvenirs d’enfance avec ses parents et ses frères et sœurs dans cette émouvante lettre. Il les remercie de prier pour lui et leur demande de "rester forts". "Nous avons été 18, détenus ensemble dans une cellule, ce qui m’a aidé", déclare James Foley, captif depuis novembre 2012 en Syrie. "Nous avons eu des discussions sans fin sur des films, des anecdotes, le sport", raconte-t-il.
Les prisonniers confectionnent des jeux de société avec ce qu’ils trouvent dans leur cellule : "Nous avons trouvé des moyens de jouer aux dames, aux échecs, à Risk", raconte James Foley. Ils organisent même des tournois pour aider à passer le temps. "Nous rions pour briser la tension", explique-t-il, disant avoir "eu des bons jours et des mauvais jours".
Parfois, un otage est libéré. "Nous sommes tellement reconnaissants quand quelqu’un est libéré. Mais bien sûr, nous aspirons à notre propre libération. Nous essayons de nous encourager les uns les autres, et de partager de la force. Nous sommes maintenant mieux nourris, et tous les jours. Nous avons du thé, parfois du café. J’ai repris presque tout le poids que j’avais perdu l’an dernier".
"Je pense beaucoup à mes frères et sœur", raconte aussi Foley, qui se remémore ensuite des souvenirs avec chacun d’entre eux : "Je me souviens de tellement de bons moments en famille, qui me font m’échapper de cette prison." "Je sais que vous priez pour moi, et je suis tellement reconnaissant. Je prie pour que vous restiez forts et gardiez confiance", ajoute-t-il.
Ses derniers mots sont destinés à sa grand-mère, à laquelle il demande de bien prendre ses médicaments : "Prends tes médicaments, fais des marches, et continue à danser. J’ai l’intention de t’emmener chez Margarita quand je serai à la maison. Reste forte, parce que je vais avoir besoin de ton aide pour reprendre possession de ma vie."