Les pistes sur l’exécution du journaliste américain James Foley mènent à un ancien rappeur londonien parti se battre pour l’Etat Islamique en Syrie. Le parcours du jeune homme serait perceptible dans ses morceaux.
La vidéo de l’exécution, publiée sur Internet, avait permis d’établir que le bourreau de James Foley, qui se fait appeler John, était d’origine britannique, du fait notamment de son accent, typique d’un « anglais multiculturel londonien », confiait une linguiste au journal The Guardian le 20 août. Il s’agit d’un profil qui pourrait correspondre à celui d’Abdel-Majed Abdel Bary, 24 ans, parti en Syrie en juillet 2013 et dont les morceaux produits sous le blase de « L Jinny » ou « Lyricist Jinn » étaient notamment diffusés sur BBC Radio en 2012.
Le parcours du rappeur est connu depuis longtemps, et pas uniquement dans la musique. Le 15 août dernier, il publiait sur son compte Twitter une photo de lui avec une tête à bout de bras, accompagnée de la légende :
« Moi et mon pote, ou en tout cas ce qu’il en reste ». Son compte Twitter @ItsLJinny, rebaptisé pour l’occasion « Terrorist », a par la suite été suspendu. En mars, il publiait sur ce même compte un message déclarant que lui et un certain Abu Hussein, également britannique, « venaient d’être kidnappés, torturés par FSA/IF », (Armée syrienne libre), un groupe rival d’Etat islamique en Syrie.
Le père d’Abdel-Majed Abdel Bary est également connu des autorités. C’est un réfugié égyptien considéré comme « l’un des plus proches lieutenants d’Ousama Ben Laden ». Il a été extradé aux Etats-Unis en 2012, suspecté d’avoir activement participé à deux attentats visant des ambassades américaines en Afrique en 1998.
L’évolution du jeune homme serait perceptible dans ses morceaux, d’après le journal. Dans l’un de ses derniers textes diffusés en mars 2013 et intitulé « The Beginning », il affirmerait même : « Donne moi la fierté et l’honneur de mon père / Je jure que le jour où ils sont venus prendre mon père, j’aurais pu tuer un flic ou deux. »
Deux autres Britanniques sont suspectés d’agir aux côtés d’Abdel-Majed Abdel Bary en Syrie. Il s’agirait d’un médecin arrêté puis acquitté en 2012 pour « le kidnapping d’un journaliste britannique, John Cantlie », précise The Telegraph qui rajoute qu’ « Il avait toujours clamé son innocence, affirmant être allé en Syrie pour aider les victimes de la guerre civile. » Le troisième suspect serait un ancien dealer de drogue de l’Ouest de Londres, converti à l’Islam en prison et parti faire le djihad en Syrie.