Des dizaines de morts et de blessés sont à déplorer suite à une attaque terroriste survenue au Xinjiang, au Nord-Ouest de la Chine, lundi matin. Il s’agit d’une "attaque préméditée", d’après l’agence Chine Nouvelle.
Le Xinjiang, région musulmane du Nord-Ouest de la Chine a été le théâtre d’une "attaque terroriste" ayant fait des dizaines de morts et de blessés, d’après l’agence Chine Nouvelle citée par Le Figaro aujourd’hui. L’attaque s’est déroulée dans la matinée, d’après l’agence : Un gang d’assaillants "armés de couteaux" a attaqué lundi matin - veille en Chine de la fête de l’Aïd al-Fitr marquant la fin du ramadan - un poste de police et des bâtiments officiels dans le district de Shache.
"Des dizaines de civils à la fois ouïghours (principale minorité musulmane au Xinjiang) et Han (Chinois de souche) ont été tués ou blessés", a-t-elle précisé, citant la police locale. Chine Nouvelle poursuit : "Les policiers présents sur les lieux ont abattu des dizaines de membres de la bande (des assaillants) qui s’en prenaient aux civils et aux véhicules qui passaient", et ajoute que "d’après les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’une attaque terroriste préméditée".
Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour, une organisation d’exilés, a affirmé que 20 Ouïghours ont été tués et 10 blessés dans des affrontements qui ont fait 13 morts parmi les forces de l’ordre. Une soixantaine de personnes ont par ailleurs été arrêtées. Le porte-parole cite une source locale, les informations en provenance du Xinjiang étant difficiles à vérifier de source indépendante.
Ces derniers mois, la Chine a connu une série d’attaques meurtrières imputées par les autorités à des islamistes ouïghours dans des lieux publics, au Xinjiang et en dehors de la région. Chine Nouvelle qualifie l’attaque dans un commentaire signé d’"acte blasphématoire contraire à l’esprit du ramadan".
En mai, un attentat suicide a notamment été commis sur un marché d’Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant 43 morts, dont les quatre agresseurs, et une centaine de blessés. Il s’agit de l’attentat le plus sanglant dans la province depuis les émeutes interethniques en 2009 entre Han et Ouïghours à Urumqi.
En mars, 29 personnes ont péri à l’arme blanche et 140 blessées dans un autre carnage à la gare de Kunming, dans la province du Yunnan (sud). C’était le premier de cette ampleur en dehors du Xinjiang. Le président Xi Jinpinga a annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste en réaction à cette attaque. Au moins 13 personnes ont été exécutées et des centaines interpellées. Les condamnations de masse étaient prononcées à l’issue de procès expéditifs, souvent accompagnés d’exhibitions publiques de "terroristes" dans des stades.
Malgré cette campagne antiterroriste, cette dernière attaque témoigne des difficultés de l’appareil sécuritaire chinois à mater la frange radicalisée de la population ouïghoure. Le Xinjiang est semi-désertique et frontalier de huit pays d’Asie centrale, dont l’Afghanistan. La province compte plus de neuf millions de Ouïghours.
Il a été interdit aux fonctionnaires, enseignants et étudiants de prendre part aux pratiques religieuses traditionnelles associées au mois sacré musulman, selon des instructions publiées par divers sites gouvernementaux.
A l’opposé, les personnes qui rompaient ostensiblement le jeûne ont été félicitées, un bureau gouvernemental du bassin du Tarim ayant ainsi publié une photo montrant ses employés musulmans en train de déjeuner.