Les Maldives ont rétabli la peine de mort même pour les mineurs qui attendront la majorité pour être executés. Une décision qui offusque touristes et voyagistes.
Depuis le 27 avril, l’archipel a réinstauré la peine de mort y compris pour les enfants et ce, bien qu’il ait ratifié la convention relative aux droits de l’enfance. Aux Maldives, un enfant âgé d’à peine 7 ans peut être condamné à mort s’il est reconnu coupable de meurtre, l’exécution n’intervenant qu’à la majorité. Ce qui suppose une longue attente « dans le couloir de la mort jusqu’à 18 ans » s’apparentant à une torture mentale.
Selon Europe 1, la responsabilité criminelle est fixée à 10 ans aux Maldives. Mais elle passe à 7 ans pour certains actes criminels tels que le vol, les relations sexuelles, la consommation d’alcool ou l’apostasie.
Voulant renouer avec la charia (loi canonique de l’Islam, régissant la vie religieuse, politique et sociale de certains États musulmans), le président maldivien, Abdulla Yameen Abdul Gayoom défend sa décision en insistant que « le meurtre doit être puni par le meurtre ».
"Tout a été organisé dans le pays pour interdire aux touristes l’accès aux îles où les Maldiviens vivent, et éviter ainsi des relations entre les habitants et les étrangers", note Médiapart dans des propos rapportés par Sud Ouest.
Pour protester contre le rétablissement de cette peine qui suscite l’indignation des internautes, un appel au boycott est lancé. Les voyagistes comme les touristes s’y mettent. A commencer par le fondateur de l’agence Nouvelles Frontières, Jacques Maillot, qui a lancé sur la chaîne RMC un appel "aux voyagistes et aux compagnies aériennes pour une action immédiate". Lui de préciser que "Les seules ressources de cette île, c’est le tourisme. Il y a moyen de peser, d’asphyxier le pays et d’arriver à renverser ce pouvoir en place depuis 2012". A noter que l’économie de cet archipel niché dans l’Océan Indien et situé au sud de l’Inde tourne autour du tourisme qui représente 30% du PIB.
Par ailleurs, l’archipel des Maldives devient ainsi le 10è pays à pratiquer l’exécution à mort de mineurs délinquants. Les 9 autres sont l’Arabie Saoudite, la Chine, les Etats-Unis, l’Iran, le Nigeria, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan et le Yémen.