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Towana Looney croyait enfin pouvoir souffler et vivre sans les machines. Son espoir a tenu bon pendant quatre mois, puis tout s’est arrêté. Son histoire illustre les défis d’une révolution médicale prometteuse, qui pourrait sauver des millions de vies… à condition de surmonter la barrière immunitaire.
À 53 ans, Towana Looney a tenu 130 jours avec un rein de porc génétiquement modifié. Originaire d’Alabama (États-Unis), cette patiente vivait sous dialyse depuis 8 ans, après avoir donné l’un de ses reins à sa mère en 1999. "Pour la première fois depuis 2016, j’ai pu profiter de mes proches, sans organiser ma vie autour de la dialyse", a-t-elle confié dans un communiqué de l’hôpital NYU Langone, à New York.
Quatre mois après l’intervention, le rêve de Towana Looney s’est interrompu. Début avril, la quinquagénaire a présenté des signes de rejet du rein génétiquement modifié. Cela est survenu après une réduction de son traitement immunosuppresseur, nécessaire pour soigner une infection externe. Ce traitement était essentiel pour éviter que l’organisme n’attaque l’organe greffé, mais rend aussi le corps vulnérable aux autres menaces. Un équilibre fragile, souvent difficile à maintenir.
L’équipe médicale du centre hospitalier NYU Langone a dû se résoudre à retirer l’organe. Le chirurgien Robert Montgomery a précisé que ce choix préserverait ses chances pour une future greffe. Malgré l’issue, Towana ne regrette rien. Elle se dit reconnaissante d’avoir eu cette chance unique, même si l’expérience n’a pas abouti comme espéré. Son témoignage met en lumière à la fois l’espoir que représente la xénogreffe, et les nombreux défis qu’il reste à surmonter pour que cette technique devienne une solution viable pour des milliers de malades en attente d’un organe.