Andrew Harnik/AP/SIPA
Dans le cadre de l’affaire Khashoggi, Washington a pris mardi sa première mesure concrète pour pénaliser l’Arabie saoudite, révoquant les visas des agents impliqués.
Les autorités saoudiennes s’étaient engagées dans la "pire opération de dissimulation" après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au début du mois, selon l’administration Trump. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a indiqué devant les journalistes le 23 octobre que les Etats-Unis ont décidé d’annuler les visas des Saoudiens impliqués dans ce meurtre au consulat de son pays à Istanbul. Il a affirmé que Washington aurait "identifié au moins certains des individus" qui avaient participé à l’opération. Ces sanctions ne seraient donc pas les dernières dans cette affaire, a-t-il souligné.
Outre la révocation de visas, Mike Pompeo a également ajouté "une mise sous surveillance de visas et d’autres mesures", qui signifie que les suspects, qui tenteraient d’entrer aux Etats-Unis, seront classifiés comme "inadmissibles". L’Etat américain continuerait toutefois de trouver des mesures supplémentaires à l’égard des personnes tenues pour responsables, a assuré le chef de la diplomatie américaine, précisant que l’administration ne cache pas que "les Etats-Unis ne tolèrent pas ce genre d’action pour réduire au silence Jamal Khashoggi, un journaliste, par la violence".
Le nombre de Saoudiens concernés par ces mesures punitives n’ont pas été indiqué, en revanche, il s’avère qu’ils seraient "des services de renseignement, de la cour royale, du ministère des Affaires étrangères et d’autres ministères saoudiens".
Par ailleurs, l’opportunité d’agir en vertu de la loi dite Magnitsky, qui limite la liberté de mouvement et gèle les avoirs aux Etats-Unis des individus et entités accusés d’enfreindre les droits de l’homme, serait étudiée par les autorités américaines, selon Mike Pompeo. De nombreux élus américains ont persuadé Donald Trump à prendre des sanctions dures, mais le chef de la diplomatie américaine a réaffirmé que l’Arabie saoudite reste un allié de Washington. Lui et le président ne seraient pas heureux d’agir contre le royaume.
(Source : Europe1)