Dimanche, le chef de l’État vénézuélien, Nicolas Maduro, a rejeté l’ultimatum de plusieurs pays européens pour une nouvelle élection présidentielle.
Des pays européens, dont la France, ont donné jusqu’à dimanche soir à Nicolas Maduro pour organiser une nouvelle élection présidentielle au Venezuela. Dans le cas contraire, les membres de l’UE reconnaitront dès lundi l’opposant et président du parlement, Juan Guaido, en tant que président. Face à cet ultimatum, le chef de l’État vénézuélien Nicolas Maduro a rejeté la demande de l’UE. "C’est comme si je disais à l’Union européenne qu’elle avait sept jours pour reconnaître la république de Catalogne.", a-t-il avancé.
Nicolas Maduro s’est entretenu avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, relayée par 20 Minutes, il ne ferait pas preuve de lâcheté face aux pressions des pays qui demandent son départ.
Esto es más de lo que Maduro ha dicho hoy en "Salvados" de La Sexta
Entre otras ha dicho que desconoce el plazo dado por la Unión Europea para convocar nuevas elecciones presidenciales en Venezuela y ha dicho "doy 7 días de plazo para que reconozcan la República de Cataluña". pic.twitter.com/DiuNRiZf54
— Gerardo Moreno (@GerardoMoreno82) 3 février 2019
Selon le président élu, l’Union européenne tente de coincer le pays avec des ultimatums pour obliger le Venezuela à une situation extrême de confrontation. "Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée ?", s’est-il interrogé.
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Le Premier ministre Justin Trudeau a réaffirmé dimanche l’illégitimité de Nicolas Maduro. Il s’est d’ailleurs impliqué dans crise vénézuélienne en téléphonant à Juan Guaido pour l’organisation d’une présidentielle "libre et juste".
Lundi matin, Ottawa doit accueillir une réunion de crise des ministres des Affaires étrangères du Groupe de Lima. Ce dernier regroupe le Canada et une dizaine de pays latino-américains.
"Des participants de l’ensemble de la communauté internationale devraient également se joindre aux discussions", selon le ministère canadien des Affaires étrangères.
L’Union européenne pourrait aussi y prendre part. Quant au secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, y participera par vidéoconférence. Cette réunion visera à discuter de l’humanitaire, l’économie et la politique au Venezuela.
Nicolas Maduro a dit "NON" à une élection présidentielle, mais a au contraire fait savoir qu’il allait organiser des élections législatives. "Je veux me débarrasser du président du Parlement [où l’opposition est actuellement majoritaire], M. Guaido, qui est justement soutenu par les manifestants", a-t-il indiqué.
En tout, le Parlement européen, les États-Unis, le Canada, la Colombie et le Brésil ont déjà reconnu Juan Guaido. Donald Trump a pour sa part réaffirmé à la chaîne CBS dimanche que le recours à l’armée américaine au Venezuela était une option.
De son côté, Nicolas Maduro est soutenu par la Russie, la Chine, la Turquie, la Corée du Nord ou encore le Cuba. Ils accusent les États-Unis de faire un coup d’État. "La solution à ces problèmes (au Venezuela), avant tout socio-économiques, doit être trouvée et mise en œuvre par les Vénézuéliens eux-mêmes (…)", a déclaré Alexandre Chtchetinine, le responsable du département chargé de l’Amérique latine au ministère russe des Affaires étrangères.
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