Le Venezuela, englué dans une crise économique de grande ampleur, a décidé de rationner les achats dans ses supermarchés. Une vingtaine de denrées de base sont concernées par cette mesure, dont le poulet, le lait…
Face à une crise économique sans précédent dans laquelle s’est embourbé le pays, le gouvernement vénézuélien a décidé de mettre en place un système de rationnement des denrées de base. En clair, une sorte de carte de ravitaillement électronique a été créé afin de limiter le nombre d’achats par personne.
Le Nouvel Observateur précise qu’il s’agit une "carte d’approvisionnement assuré", munie d’une identification biométrique que les consommateurs doivent utiliser à chacune de leurs courses. En clair, un éventail d’environ 20 produits, dont le lait, le riz, l’huile, la farine, le sucre ou encore le papier toilette, sont rationnés et vendus au compte-goutte dans les supermarchés du pays.
Mise en circulation depuis le 1er avril dernier, cette carte de rationnement permettrait de "lutter contre la contrebande et la spéculation", explique-t-on du côté du gouvernement vénézuélien. "La carte va m’assurer un minimum de produits quand je ferai mes courses, le but est d’empêcher les marchands ambulants de vider les rayons pour tout revendre plus cher dans la rue", assure José Aguero, un militant du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), dans les colonnes du journal Le Nouvel Observateur.
Le
Venezuela, en butte à un mouvement de contestation de grande ampleur depuis plusieurs semaines, est actuellement confronté à la grogne des classes moyennes, lassées par la pénurie des denrées de base ainsi que les interminables files d’attente qui se forment quasi-quotidiennement devant les principaux points de vente du pays.
"Avant nous ne connaissions pas cela", se lamente José Antonio Avilar, qui a dû faire la queue pendant deux longues heures pour se procurer 4 kg de lait en poudre.
Face à la situation, le président socialiste Nicolas Maduro et son gouvernement ne cessent de dénoncer depuis un an une "guerre économique" ourdie par "l’empire américain". Le pays d’Hugo Chavez accuse les Etats-Unis de faire pression sur les grandes firmes vénézuéliennes, lesquelles auraient ensuite été contraintes de verser dans la spéculation, une pratique pointée comme étant à l’origine de la déstabilisation de l’Etat.