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Victime d’un échange d’embryons lors d’une fécondation in vitro (FIV), elle a dû le restituer à ses parents biologiques. Elle poursuit aujourd’hui la clinique responsable en justice.
Krystena Murray, 38 ans, résidant en Géorgie, donne naissance en décembre 2023 à un petit garçon par FIV. Rapidement, elle remarque une incohérence : alors qu’elle est blanche et que le donneur de sperme qu’elle a choisi l’est aussi, son fils présente des traits différents. "Il était beau et parfait, mais il était aussi très clair que quelque chose n’allait pas", a-t-elle confié. Son pressentiment se confirme lorsqu’un test ADN démontre l’absence de lien biologique.
Quatre mois après la naissance, Krystena Murray alerte la clinique Coastal Fertility Specialists en Caroline du Sud. L’erreur est officiellement reconnue, et les parents biologiques de l’enfant en sont avertis. En mars 2024, la justice statue en leur faveur et ordonne à Krystena Murray de leur restituer le bébé. "Je suis entrée en tant que mère avec un enfant et un bébé qui m’aimait, qui était à moi et qui était attaché à moi, et je suis sortie du bâtiment avec une poussette vide, et ils sont partis avec mon fils", a-t-elle confié, anéantie.
Krystena Murray, bouleversée, peine à envisager l’avenir sans cet enfant qu’elle a porté et aimé. "Porter un bébé, tomber amoureuse de lui, le mettre au monde et construire ce lien unique et spécial entre la mère et son bébé, tout cela pour qu’il me soit enlevé. Je ne m’en remettrai jamais complètement", confie-t-elle.
Krystena Murray décide alors de poursuivre la clinique et son directeur de laboratoire d’embryologie, le Dr Jeffrey Gray. Elle veut comprendre comment une telle erreur a pu se produire et savoir où se trouvent ses propres embryons. "C’est le péché capital des cliniques de fertilité de transférer le mauvais embryon à l’une de leurs patientes. Cela ne devrait jamais arriver", dénonce son avocat Adam Wolf.
De son côté, la clinique affirme qu’il s’agit d’un cas isolé et assure avoir renforcé ses protocoles pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise. Pourtant, ce n’est pas la première affaire du genre. En 2019, une clinique californienne avait déjà été impliquée dans un échange d’embryons similaire.
Source : Huffingtonpost.fr