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Lundi 9 mars, l’Organisation des Nations unies a adopté une déclaration politique a minima sur la condition des femmes. Sans chercher de nouvelles voies de progrès sur l’égalité des sexes, cette déclaration tente de préserver des acquis menacés dans plusieurs pays.
La 64e session de la Commission de la condition des femmes devait initialement durer jusqu’au 20 mars et rassembler 12 000 participants, mais en raison de l’épidémie de coronavirus, elle a été écourtée à sa séance d’ouverture. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, avait en effet recommandé aux Etats membres de supprimer débats généraux et événements connexes et de se limiter à la déclaration politique, négociée tous les cinq ans.
Une déclaration politique a minima sur la condition des femmes, tentant de préserver des acquis menacés dans plusieurs pays sans chercher de nouvelles voies de progrès sur l’égalité des sexes, a été approuvée par consensus, lundi. D’après TV5 Monde, le texte reprend les grandes lignes de la "Déclaration de Pékin", qui avait poussé à l’émancipation et à la promotion des femmes à travers le monde, en 1995.
Cette "Déclaration de Pékin" visait l’égalité des sexes dans divers domaines, dont l’économie, la lutte contre les violences, les femmes au pouvoir ou les femmes et l’environnement. Au mois de juillet, Paris a prévu d’accueillir une conférence onusienne baptisée "Pékin+25", dont le but est de faire un suivi des acquis liés à la condition des femmes depuis vingt-cinq ans.
Les négociateurs du texte ont supprimé toute référence à la santé sexuelle reproductive et des mentions relatives à la famille afin d’éviter l’échec. Pour l’ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’ONU, Olof Skoog, "l’ambition, cette année, était de protéger ce qu’on a plutôt que de faire avancer des dossiers".
Dans la déclaration, l’ONU reconnaît que "25 ans après la Déclaration de Pékin, aucun pays n’a pleinement pas réalisé l’égalité des sexes". L’organisation estime qu’à l’échelle mondiale, de niveaux d’inégalité persistent et prennent même de l’importance. Le texte déplore en outre le fait que "de nombreuses femmes et filles subissent des formes multiples et croisées de discrimination, de vulnérabilité et de marginalisation tout au long de leur vie".
Les violences faites aux femmes sont par ailleurs mises sur le devant de la scène par le mouvement #MeToo. Les signataires du texte promettent d’"éliminer, prévenir et répondre à toutes les formes de violences et de pratiques néfastes à l’égard des femmes et des filles". Ils s’engagent en outre de "garantir l’accès à la justice, et la fourniture de services de soutien … à toutes les femmes victimes de violences".
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