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Reconnue coupable en janvier d’avoir menti aux investisseurs sur les avancées réelles de son entreprise, Elizabeth Holmes, enceinte et mère d’un petit garçon, a jusqu’au 27 avril pour débuter sa peine après sa condamnation.
Le verdict a été prononcé après quatre mois d’un médiatique procès au tribunal de San Jose, en Californie. Reconnue coupable en janvier d’avoir menti aux investisseurs sur les avancées réelles de son entreprise, Elizabeth Holmes a été condamnée vendredi 18 novembre à un peu plus de 11 ans de prison pour fraude dans la gestion de sa start-up Theranos. "Je prends, devant vous, mes responsabilités pour Theranos", a-t-elle déclaré en sanglots avant le prononcé de la sentence. L’entrepreneuse qui s’est dite dévastée par ses échecs a jusqu’au 27 avril pour débuter sa peine, a précisé le juge Edward Davila cité par Le Figaro. L’accusée, mère d’un petit garçon, attend un second enfant.
Le parquet avait requis quinze ans de prison et voulait l’obliger à restituer 800 millions de dollars à ses victimes. De son côté, la défense a plaidé pour une peine maximale d’un an et demi et l’avocat de l’entrepreneuse a indiqué vendredi qu’elle ferait appel. L’avocat d’Elizabeth Holmes, Kevin Downey, a souligné que sa cliente n’avait jamais été motivée par l’appât du gain. Elle aurait pu se faire beaucoup d’argent, mais elle n’a jamais vendu d’actions, utilisant l’argent pour construire sa technologie.
Elizabeth Holmes a fondé Theranos en 2003 alors qu’elle n’avait que 19 ans. Son principal objectif était de fabriquer un outil de diagnostic sanguin rapide, indolore et moins cher que ceux des laboratoires traditionnels. Le scandale a toutefois éclaté en 2015 après les révélations du Wall Street Journal selon lesquelles la machine n’a jamais fonctionné comme elle le devait. Jugé séparément, Ramesh "Sunny" Balwani, l’ancien compagnon d’Elizabeth Holmes et directeur des opérations de Theranos, a été également reconnu coupable de fraude. Il devra connaître sa sentence le 7 décembre.