Dans un rapport publié ce lundi 20 janvier, Oxfam révèle une information inquiétante. Les milliardaires s’enrichissent à un rythme effréné, accentuant les inégalités mondiales. Cette situation met en lumière les défis économiques et sociaux de notre époque.
L’année 2024 a été marquée par une explosion de la richesse des milliardaires. D’après Oxfam dans son rapport annuel intitulé "L’art de prendre sans entreprendre", ces derniers ont accumulé 2 000 milliards de dollars supplémentaires. L’ONG de lutte contre la pauvreté note une hausse trois fois supérieure à celle de 2023. Plus de 200 nouveaux milliardaires ont émergé dans le monde en 2024. C’est près de quatre nouvelles personnes par semaine. En parallèle, près de la moitié de l’humanité (44 %) vivait sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Ce contraste saisissant révèle un fossé économique qui ne cesse de se creuser.
L’origine de plusieurs grandes fortunes serait liée au passé colonial. Les pays du Sud, lourdement endettés, subissent encore les conséquences d’un système d’exploitation. La spécialisation économique imposée par l’histoire les contraint à importer des biens essentiels, souvent à des prix exorbitants. "De nombreux super-riches doivent une partie de leur richesse au colonialisme historique et à l’exploitation des pays plus pauvres", note Oxfam dans son rapport.
Cette concentration de richesse favorise une prise de contrôle politique. Les milliardaires influencent de plus en plus les gouvernements et des choix stratégiques. En France, aux États-Unis et ailleurs, ils soutiennent des agendas politiques qui favorisent leurs intérêts. Des personnalités comme Elon Musk ou Vincent Bolloré peuvent influencer le débat public et orienter des élections majeures. Le milliardaire français "met sa fortune personnelle au service d’un agenda politique d’extrême droite", selon Layla Abdelké Yakoub, référente sur la justice fiscale et les inégalités à Oxfam France, cité par Franceinfo.
Pour faire face aux inégalités, qui constituent à la fois un défi social et un danger pour la démocratie, l’ONG propose un ensemble de mesures. Parmi celles-ci figurent la "taxation plus forte de richesses héritées ou injustement gagnées", la limitation des salaires des dirigeants d’entreprises, ainsi que l’annulation des dettes des pays en développement. Par ailleurs, l’organisation salue ce qu’elle considère comme une "avancée symbolique" : l’introduction prévue d’une taxe exceptionnelle sur les hauts revenus dans le budget 2025.