Monsanto a été condamné à payer plus de 289 millions de dollars de dommages et intérêts à un jardinier américain, atteint d’un cancer après avoir utilisé l’herbicide Roundup pendant plusieurs années.
Le jury d’un tribunal de San Francisco a estimé vendredi 10 août que Monsanto avait agi avec "malveillance", pour ne pas avoir informé le jardinier américain Dewayne Johnson de la dangerosité de son herbicide Roundup.
La plainte déposée par cet homme de 46 ans était la première examinée par la justice américaine. Pendant plus d’un mois, les deux parties se sont affrontées à coups d’études scientifiques contradictoires. Dewayne Johnson, qui a vaporisé ces produits entre 2012 et 2014 dans le cadre de son travail, a également longuement évoqué son cancer, un lymphome non hodgkinien, un cancer incurable du système lymphatique, diagnostiqué en 2014, qui lui vaut de nombreuses lésions sur le corps. Ce père de deux enfants a indiqué avoir appelé, inquiet, deux fois Monsanto, sans jamais être recontacté.
Après trois jours de délibération, les jurés ont jugé que le produit incriminé, ainsi que sa version professionnelle RangerPro, ont "considérablement" contribué à la maladie du plaignant. La victime réclamait plus de 400 millions de dollars. Le géant américain a été finalement condamné à 250 millions de dollars de dommages punitifs, assortis de 39,2 millions de dollars d’intérêts compensatoires. Monsanto a immédiatement réagi dans un communiqué, annonçant qu’il avait l’intention de faire appel, et réitéré l’idée que le glyphosate, principe actif du Roundup, ne cause pas le cancer et n’est pas responsable de la maladie du plaignant.