Le président sortant de Salvador Nayib Bukele a annoncé que son parti a gagné au moins 58 sièges à l’Assemblée. Il s’est déclaré vainqueur de la présidentielle du pays dimanche 4 février.
Dans un message publié sur le réseau social X dimanche, Nayib Bukele a affirmé avoir été élu pour un second mandat lors du premier tour de la présidentielle au Salvador avec "plus de 85% des voix".
Comme le rapporte Le Monde, le jeune chef d’État de 42 ans a indiqué que son parti Nuevas ideas a "remporté au moins 58 des 60 sièges à l’Assemblée". Selon lui, il s’agit d’un "record" dans toute l’histoire démocratique du monde entier.
Pour vaincre le "cancer" des bandes criminelles, le président sortant a affiché son intention de maintenir "l’état d’urgence", en vigueur depuis mars 2022 au Salvador. Ce dispositif a permis des arrestations sans mandat et le déploiement de l’armée dans les rues. Ainsi, quelque 75 000 personnes ont été incarcérées. A noter qu’environ 7 000 d’entre elles, injustement détenues, ont été libérées.
Selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), les meurtres imputables aux "maras", les gangs locaux, sont passés de plus de 800 en 2019 à 57 en 2023.
Nayib Bukele a souligné face à la presse que le pays était atteint de métastases, mais "on a pratiqué une chirurgie". "En ce moment, nous sommes en phase de traitement, mais nous allons nous en sortir en bonne santé, sans le cancer des gangs (...) Il nous reste à nous remettre et récupérer", a-t-il expliqué.
Il a été notamment interrogé sur les propos de ces détracteurs dénonçant une dérive autoritaire et un danger pour la démocratie. Pour rappel, le président concentre tous les pouvoirs et a fait remplacer les juges de la Cour suprême et le procureur général. Il a par ailleurs pu contourner la Constitution qui interdit les mandats consécutifs, en prenant un congé de six mois avant le vote. "Nous ne remplaçons pas la démocratie, parce que le Salvador n’a jamais eu de démocratie. Pour la première fois dans l’histoire, le Salvador a une démocratie, et ce n’est pas moi qui le dis, c’est le peuple", a-t-il répliqué.
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