Selon un rapport ordonné par le Sénat, la propagande menée par la Russie sur les réseaux sociaux avant l’élection présidentielle aux États-Unis de 2016 visait en réalité à inciter les électeurs noirs à s’abstenir et pousser les blancs à participer au scrutin.
Le rapport indiquait que l’agence Internet Research Agency (IRA) a cherché à dissuader la population proche des démocrates à ne pas voter, telles que les minorités ethniques, les jeunes ou la communauté LGBT. IRA, basée à Saint-Pétersbourg, est considérée par la justice américaine comme une "ferme à trolls" payée par la Russie.
Des spécialistes des nouveaux médias Graphika et l’Université d’Oxford ont mené conjointement l’analyse. Selon eux, l’IRA avait créé plusieurs comptes sous de faux profils américains destinés à la communauté afro-américaine. L’un de ses comptes, connu sous le nom de "Blacktivist", envoyait des messages négatifs sur la candidate démocrate Hillary Clinton. Cette dernière était accusée d’opportuniste. Les auteurs du rapport ont écrit que l’objectif de la campagne était de convaincre la communauté noire de boycotter les élections, note BFM TV.
Les chercheurs ont étudié 3 841 comptes Facebook, Instagram, Twitter ou YouTube. Sur ces comptes, une partie poussait les électeurs blancs, plus proches des républicains, à participer au scrutin. Au début, les messages ont soutenu les thèses républicaines, comme la lutte contre l’immigration, la défense du port d’armes. Dès la prise de consistance de la candidature de Donald Trump, ces messages lui ont été rapidement favorables.
En 2016, le taux de participation des électeurs blancs a augmenté, selon une étude du Pew Research Center, contre un recul de cinq points des Noirs. La justice américaine a inculpé plusieurs employés de l’IRA pour ingérence dans l’élection de 2016.
>> À lire aussi : Enquête sur l’ingérence Russe : Donald Trump "renie" ses propos avec Vladimir Poutine