La participation d’une étudiante à la capture de l’image d’un trou noir a été largement saluée par les internautes.
Dévoilée mercredi 10 avril, la première image d’un trou noir ou plutôt de sa silhouette marquera l’histoire de l’astronomie. Afin d’obtenir ce cliché de l’œil de Sauron ou du donut galactique (selon le regard de chacun), il aura fallu mobiliser 200 chercheurs et 8 télescopes dans le monde entier. Mais surtout, un algorithme y a aussi joué un rôle majeur pour combiner les données en une seule image.
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Développé il y a trois ans par Katie Bouman, une étudiante en master d’informatique au MIT ou Massachusetts Institute of Technology à l’époque, cet algorithme a été très nécessaire. En 2017, lors d’une présentation TEDx, elle a expliqué le fonctionnement de son approche en répondant à la question "comment photographier un trou noir ?".
Les 8 radiotélescopes constitués par plusieurs antennes couvrent la surface entière du globe. En les synchronisant, un télescope virtuel du diamètre de la Terre est à la disposition des chercheurs. Mais le problème se situe au nombre insuffisant d’antennes et les astronomes n’ont donc pu observer que quelques pièces du puzzle. C’est à ce moment-là que l’algorithme de l’ancienne étudiante entre en scène.
Pour faire simple, l’algorithme fait le tri dans les parasites et extrapole les zones manquantes à partir des fragments observés. Au début, il s’est entraîné en reconstituant des milliers d’images du quotidien avec des techniques du "machine learning". Ce procédé a été par la suite appliqué à l’image parcellaire du trou noir, sans être influencé par les modèles physiques théoriques. Un exploit qui a permis de confirmer des prédictions faites d’Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale. Mais également, il constitue un pas colossal dans le domaine de l’astronomie et de la physique.
Cette première image historique du trou noir est une prouesse. Et Katie Bouman a publié sur sa page Facebook une photo du moment où elle a vu pour la première fois l’image reconstituée, qui a fait le tour des réseaux sociaux. Sur Twitter, la contribution de l’ancienne étudiante a été largement saluée alors que dans les sciences, le rôle des femmes n’est pas habituellement reconnu à sa juste valeur.
Left : MIT computer scientist Katie Bouman w/stacks of hard drives of black hole image data.
Right : MIT computer scientist Margaret Hamilton w/the code she wrote that helped put a man on the moon.
(image credit @floragraham)#EHTblackhole #BlackHoleDay #BlackHole pic.twitter.com/Iv5PIc8IYd— MIT CSAIL (@MIT_CSAIL) 10 avril 2019