Le Parlement canadien a adopté une motion demandant au pape François de présenter ses excuses à l’endroit des survivants des pensionnats autochtones.
Entre la fin du 19e siècle et 1996, plus de 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats, pour la plupart sous l’égide de différentes communautés religieuses. Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada, les pensionnats autochtones étaient un outil central d’un génocide culturel à l’égard des premiers peuples du Canada.
Une motion vient d’être adoptée par le Parlement invitant pape François à demande pardon aux "victimes" qui auraient également subi d’abus sexuels. Soumise au vote à la Chambre mardi, 260 députés ont voté pour et 10 contre une motion invitant le pape à se conformer à une des conclusions en 2015 de la Commission. Les députés demandent "des excuses papales officielles pour le rôle qu’a joué l’Église catholique canadienne dans la mise en place, les opérations et les sévices des pensionnats autochtones", rapporte Radio Canada citant un communiqué officiel. Outre des excuses du pape, la Commission a mis en exergue dans ses recommandations que "les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique des mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel".
Après avoir entendu pendant six ans les témoignages de près de 7 000 anciens élèves la commission avait conclu à un "génocide culturel". Le Premier ministre Justin Trudeau avait invité l’an dernier le pape François à se rendre au Canada pour présenter des excuses aux peuples autochtones, dans un souci de réconciliation. Peu avant Pâques, les évêques catholiques canadiens ont fait savoir que le pape ne présenterait pas, pour l’instant, pareilles excuses.