Les évêques du Chili ont demandé pardon d’avoir "manqué à leurs devoirs" d’assistance aux victimes d’abus sexuels. Le pape François a particulièrement félicité l’attitude de l’Eglise catholique chilienne.
Au Chili, une enquête pour abus sexuels sur des mineurs et des adultes commis depuis les années 1960 vise actuellement 158 personnes dont des évêques, prêtres ou laïcs liés à l’Eglise. Au total, le parquet général a recensé 266 victimes, dont 178 mineures au moment des faits. L’affaire a suscité une vague d’indignation et la population locale accuse l’Eglise catholique de protéger les prêtres pédophiles. Pour calmer la vague de polémique, les évêques ont annoncé une série de mesures, à l’issue d’une Assemblée extraordinaire.
Face aux scandales de pédophilie, le pape François s’est dit "impressionné" par les mesures adoptées et le travail de "réflexion et de discernement" mené par les évêques chiliens. Dans un courrier rendu publique par la Conférence épiscopale chilienne, diffusé lundi, le souverain pontife argentin serait "convaincu que les évêques apporteront toute leur aide dans ce processus". Il a été particulièrement touché par "l’exemple de communauté épiscopale unie qui a été donné". Le pape lui-même a présenté des excuses puis dépêché au Chili Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de Malte chargé d’enquêter sur les cas de pédophilie chez les prêtres, afin de s’entretenir avec les victimes.
Au terme d’une réunion de cinq jours, les évêques chiliens ont publié vendredi 3 août une déclaration dans laquelle ils reconnaissent avoir manqué à leurs devoirs de pasteurs. Ils demandent pardon "aux victimes et aux survivants" à cause de leur gestion désastreuse des affaires d’abus sexuels. Des mesures seront bientôt mises en place, ont-ils assuré. Une forte collaboration entre les évêques et les autorités a été ainsi énoncée pour résoudre ensemble les 38 enquêtes pour abus sexuels présumés, ouvertes par le parquet. Ils ont également promis de rencontrer "personnellement" les victimes. Mais aussi de faire une "autocritique" pour comprendre ce qui "a pu laisser ces abus se produire et pour que ces faits ne se reproduisent plus jamais".