Le PNUD (Programme de l’ONU pour le développement) a indiqué dans son rapport que le monde a fait un bond de 5 ans en arrière avec la pandémie de Covid-19.
Créé il y a 32 ans, l’Indice de développement humain (IDH) prend en compte l’espérance de vie, le niveau d’éducation et de vie dans le monde.
Le PNUD a indiqué que le monde est en déclin et quasiment tous les pays sont touchés par ce fait. Ce triste constat a été mentionné dans le rapport, publié jeudi 8 septembre.
L’IDH a nettement reculé et est revenu à son niveau de 2016. Achim Steiner, le patron du PNUD a souligné que cela veut dire que "nous mourons plus tôt, que nous sommes moins éduqués et que nos revenus baissent". Selon lui, avec ces trois paramètres, chacun peut avoir une idée pourquoi les individus commencent à être désespérés, frustrés, et inquiets pour l’avenir.
Au total, 9 pays sur 10 sont concernés par la baisse de l’IDH, soit 90%. Toutefois, les inégalités sont toujours flagrantes. La Suisse, la Norvège et l’Islande caracolent toujours en tête.
Quant à la France, elle est au 28e rang, mais son IDH a reculé en raison notamment de l’espérance de vie, passée de 82,7 ans en 2019 à 82,5 ans en 2021. Par ailleurs, le PIB par habitant a baissé de plus de 1 000 dollars entre 2019 et 2021.
Le Soudan du Sud, le Tchad et le Niger se trouvent en bas du classement. Beaucoup de pays dans le monde n’ont pas eu le temps de se relever après la Covid-19, et ils font face déjà aux impacts de la guerre en Ukraine. "Sans aucun doute, la perspective pour 2022 est sombre", a prévenu Achim Steiner.
Entre 2019 et 2021, une baisse de plus d’un an et demi de l’espérance de vie (71,4 ans en 2021 contre 73 ans en 2019) explique le recul de l’IDH. Pourtant, elle avait tendance à gagner quelques mois chaque année.
Pedro Conceiçao, l’auteur du rapport s’est exprimé sur ce sujet lors d’une conférence de presse. Selon ses dires, l’espérance de vie continue à décliner malgré la reprise importante de l’économie en 2021. Il a alerté que ce déclin constitue un "choc sans précédent".
Plusieurs inégalités persistantes sont observées au niveau mondial durant la pandémie de Covid-19. Achim Steiner a rappelé les différences d’accès aux vaccins montrant une importante inégalité. "Comment l’accès à quelque chose qui peut sauver la vie est conditionné à qui a le plus gros carnet de chèques", a-t-il mentionné.
Selon ses dires, le coronavirus a été un douloureux rappel de la manière dont "la perte de confiance et le manque de coopération entre les nations et au sein de celles-ci limitent bêtement ce que nous pouvons accomplir ensemble".
Outre la Covid-19, les catastrophes climatiques qui se sont multipliées ces dernières années ont impacté l’IDH, car les populations n’ont pas pu reprendre leur souffle. Le patron du PNUD a martelé que la confluence de ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui est un recul majeur pour le développement de l’humanité.
Dans son rapport, l’organisme de l’ONU a décrit un monde et une population "perturbée" par ces crises qui s’accumulent et l’"incertitude" qui en découle. Ces faits ont entraîné la méfiance et la frustration à travers la planète. "Les gens ont perdu confiance", a estimé Achim Steiner craignant ainsi que les frustrations ne mènent certains sur la voie des extrêmes et de la violence.
Le PNUD propose trois axes dans son rapport : investir dans les énergies renouvelables et dans la préparation aux futures pandémies, promouvoir l’assurance (y compris la protection sociale). L’objectif est d’absorber les chocs, et d’innover pour renforcer les capacités à faire face aux prochaines crises.
Selon le rapport, le véritable paradoxe de notre époque est peut-être notre incapacité à agir, malgré plusieurs preuves de la détresse que les pressions humaines sur la planète font subir aux systèmes écologiques et sociaux.
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