Une plainte a été déposée devant la justice argentine contre le président du Nicaragua Daniel Ortega. Lundi 30 décembre, un juge fédéral a ordonné son arrestation, a déclaré l’avocat Dario Richarte.
Un groupe de professeurs de l’université de Buenos Aires, mené par Dario Richarte, a déposé une plainte devant la justice argentine contre le président du Nicaragua Daniel Ortega, rapporte Sud Ouest.
"Le juge fédéral Ariel Lijo a ordonné l’assignation à comparaître et le mandat d’arrêt international de Daniel Ortega et Rosario Murillo", a déclaré l’avocat lundi 30 décembre. Cette action repose sur le principe de la compétence universelle qui permet aux pays de poursuivre les crimes contre l’humanité, quel que soit le lieu où ils ont été commis.
Dario Richarte a qualifié le régime d’Ortega de "dictature la plus sanglante qui ait jamais existé sur le continent".
Il a ainsi mentionné plusieurs crimes : "l’assassinat, la privation grave de liberté, la disparition forcée de personnes, la torture, la déportation ou le transfert forcé de population et la persécution d’un groupe ou d’une collectivité".
La justice argentine a également émis un mandat d’arrêt à l’encontre de chaque responsable de la structure étatique, policière, militaire et paramilitaire, pour crimes contre l’humanité.
Dans le document, les plaignants ont évoqué un plan criminel de répression en s’appuyant sur des témoignages de victimes qui ont gardé l’anonymat. Selon l’avocat, l’action en justice a été élargie au fur et à mesure que la dictature commettait de nouvelles violations des droits de l’Homme.
L’ONG Amnesty International a de son côté averti mi-décembre que "personne n’est à l’abri du modèle répressif mis en place au Nicaragua par le gouvernement du président Ortega". Selon elle, cette situation menace les droits humains d’une manière "sans précédent".
Daniel Ortega a dirigé le Nicaragua après la victoire de la révolution sandiniste dans les années 1980. Il est revenu au pouvoir en 2007 et a a réformé une douzaine de fois la Constitution, lui permettant notamment un nombre indéfini de mandats.
Une réforme constitutionnelle adoptée en novembre par le Parlement prévoit une présidence de la République […] composée "d’un coprésident et d’une coprésidente", qui seront désignés lors d’élections organisées "tous les six ans, et non plus tous les cinq ans". La réforme doit être validée lors d’une prochaine session parlementaire en janvier.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays d’Amérique latine l’ont accusé d’avoir instauré une "autocratie avec sa femme".
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