Des milliers de femmes et d’hommes se sont rassemblés sur une place du sud de Manhattan. Ils manifestent contre les intentions de la Cour suprême des États-Unis de casser le droit constitutionnel d’avorter.
La Cour suprême des États-Unis a l’intention de casser le droit constitutionnel à l’avortement sur tout le territoire américain. Un souhait qui ne fait pas l’unanimité. Ce mercredi 4 mai, des milliers de personnes, majoritairement jeunes, se sont rassemblées devant le palais de justice, au sud de Manhattan, à New York.
La procureure générale de l’État de New York, l’élue démocrate Letitia James, a tiré la sonnette d’alarme. Selon ses dires, la défense du droit à l’avortement est l’un des plus grands combats à mener. "Ce n’est pas le moment de garder le silence (...) Nous devons nous mettre en colère. Nous ne reculerons pas, nous ne retournerons pas à l’époque où nous utilisions des cintres. Plus jamais ! Le droit de contrôler (son) corps était un droit fondamental", a-t-elle ajouté.
> A lire aussi : Droit à l’avortement aux Etats-Unis : la Cour suprême s’apprêterait à annuler l’arrêt historique de 1973
De nombreuses jeunes femmes brandissaient des pancartes telles que "l’avortement est un droit humain", "mon corps, mon choix", "j’aurai moins de droits que ma mère", ou encore "stop à la guerre contre les femmes".
Le président démocrate Joe Biden a lancé, mardi, une grande bataille politique pour défendre le droit à l’avortement. Dans un communiqué, le locataire de la Maison-Blanche a appelé les électeurs à choisir des candidats favorables au droit à l’IVG.
À la suite d’une fuite d’un projet de décision de la haute juridiction, publié par le média Politico, la Cour suprême a confirmé l’authenticité de ce document interne. Elle a cependant souligné qu’il ne représentait pas une décision définitive.
Comme le relate le site euronews.com, si la Cour suprême devait adopter ce projet, chacun des 50 États américains a le droit ou non d’interdire l’IVG sur son sol. Sans même attendre la position définitive de la Cour suprême, le gouverneur de l’Oklahoma, Kevin Stitt, a signé une loi interdisant aux femmes de son État d’avorter après six semaines de grossesse.
La décision de 1973 sur l’avortement n’a jamais été acceptée par une partie de la population américaine, surtout dans les milieux religieux. Durant des années, ces derniers ont livré un combat pour la faire annuler.
Aidé par les sénateurs de son parti, l’ancien président républicain Donald Trump a même fait entrer à la Cour suprême trois juges connus pour leurs positions anti-avortement, portant ainsi à six magistrats sur neuf la majorité conservatrice de l’instance. En décembre, ces neuf sages ont examiné une loi du Mississippi ramenant le délai pour avorter à 15 semaines de grossesse contre deux trimestres selon le cadre fixé par la haute Cour.
> Lire aussi d’autres Actualités dans le Monde