Malgré les mesures annoncées ainsi que les menaces de Donald Trump, les manifestations contre le racisme et les violences policières continuent aux Etats-Unis.
Environ une semaine après la mort de George Floyd à Minneapolis aux mains de la police, les manifestations continuent aux Etats-Unis. Une vague de colère est ressentie contre le racisme et les violences policières. D’après Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington, "le mouvement de contestation est devenu national et il ne faiblit pas". Il a indiqué que mardi 2 juin, il s’est étendu aux villes moyennes et pour la première fois aux Etats-Unis, un mouvement de contestation touche simultanément les cinquante Etats.
Plusieurs villes américaines ont rendu hommage à l’afro-américain George Floyd. A Houston (Texas) où il a grandi, au moins 60 000 personnes ont fait un rassemblement pacifique. "Nous voulons qu’ils sachent que George n’est pas mort en vain", a lancé le maire de la ville, Sylvester Turner.
Pareillement à Washington où plusieurs milliers de personnes, dont la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, ont manifesté jusque tard dans la soirée. Ils ont bravé le couvre-feu instauré par la municipalité à partir de 19 h. Notons que plus de 300 manifestants ont été arrêtés dans la soirée du lundi dans la capitale américaine,
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A Los Angeles, des policiers ont posé un genou à terre avec le maire Eric Garcetti. Ce geste est le symbole de la dénonciation des violences policières contre la minorité afro-américaine, depuis 2016.
Dans la ville de Minneapolis où le drame a eu lieu, le calme régnait. Lors d’une conférence de presse, la compagne de George Floyd, Roxie Washington a lancé en pleurs qu’il était quelqu’un de bien. "Je veux qu’on lui rende justice parce qu’il était bon, peu importe ce que les gens pensent, c’était quelqu’un de bien", a-t-elle annoncé.
Malgré le couvre-feu nocturne, des centaines de manifestants ont protesté pacifiquement à New York. Ils ont crié "George Floyd, George Floyd" ou encore "Black Lives Matter" ("la vie des Noirs compte").
Face à tous ces mouvements historiques, Donald Trump a fait une annonce musclée, lundi soir. Il a indiqué le déploiement de "milliers de soldats lourdement armés" et policiers à Washington pour mettre fin "aux émeutes" et "aux pillages". Le numéro un américain a également appelé les gouverneurs à "dominer les rues" tout en menaçant d’envoyer l’armée "pour régler rapidement le problème à leur place" s’ils n’agissaient pas selon ses directives.
D’ailleurs, les forces de l’ordre avaient dispersé à coups de gaz lacrymogènes de nombreux manifestants des abords de la Maison Blanche, juste avant son discours. Ces interventions ont permis au président américain de se rendre à pied devant une église emblématique dégradée la veille.
Cet envoi de militaires "dans les rues américaines contre les Américains", a été contesté par la maire Washington, Muriel Bowser. Par ailleurs, cette attaque reprise par de nombreux gouverneurs démocrates, car la crise, prend une tournure de plus en plus politique, alors que le pays est déjà extrêmement divisé.
La mort de George Floyd a touché non seulement les Etats-Unis, mais aussi le monde entier. Une vague de colère et d’indignation a été postée sur les réseaux sociaux et les différents médias. Mardi 2 juin, l’Union européenne s’est dite choquée et consternée en voyant une telle agression. Le haut représentant de l’UE, Josep Borrell a dénoncé l’usage extrême de la force. Il a également appelé aux désescalades des manifestations violentes aux Etats-Unis.
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