La rapporteure de l’ONU, Agnès Callamard a présenté mercredi 26 juin ses résultats d’investigation au conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
Interviewée par Le Figaro, Agnès Callamard a indiqué qu’elle a surtout insisté auprès des 47 pays membres du conseil sur les principaux points de son enquête pendant les 8 minutes. "D’abord sur la responsabilité de l’État saoudien dans ce crime. J’ai voulu rappeler qu’il n’y a pas eu d’enquête diligentée par Riyad sur la chaîne de commandement", a-t-elle annoncé. Elle a aussi affirmé que Saud Al-Qahtani, le proche conseiller du prince héritier Mohammed Bin Salman n’est pas parmi les onze personnes inquiétées par la justice saoudienne. Pourtant, "mes informations me laissent penser qu’il a joué un rôle important", a réitéré la rapporteure de l’ONU.
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Elle a donc par la suite affirmé qu’il est nécessaire que l’Arabie Saoudite démontre à la communauté internationale son engagement à prendre plus de mesures que ce qui a été fait jusqu’à maintenant. "Un procès, une réforme des services de renseignements, c’est bien, mais ce n’est pas assez. Riyad doit aller au-delà", a-t-elle poursuivi.
À cette occasion, Agnès Callamard a indiqué que seul Donald Trump a réagi en affirmant qu’il y avait eu assez d’enquêtes sur cet assassinat. "La France, a été présente à cette séance même si elle n’est pas membre du conseil des droits de l’homme de l’ONU actuellement", a-t-elle affirmé. Selon ses dires, les réactions, après sa présentation, ont été positives voire très positives, à l’exception attendue de certains pays.
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"C’est inquiétant de voir que des États membres du Conseil de sécurité sont prêts à participer à ce processus qui leur demande d’être silencieux", a répliqué Agnès Callamard. Dans ce cas, elle a estimé qu’il pourrait tout à fait s’agir de déni de justice dont les États membres du Conseil de sécurité de l’ONU se rendraient complices. Dans ce sens, la rapporteure a aussi annoncé vouloir demander à ces pays et à d’autres un moratoire sur les exportations de matériel de surveillance pour l’Arabie Saoudite. Car "Riyad est soupçonné d’utiliser ces équipements pour écouter et surveiller des opposants", a-t-elle conclu.
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