L’instance onusienne a demandé au gouvernement du Nicaragua des "enquêtes rapides, indépendantes et transparentes" sur les 27 morts recensés lors de six jours de manifestations.
La tension au Nicaragua reste vive après six jours de violentes manifestations et les 27 morts qui en ont découlé. C’est à ce point que l’ONU s’inquiète de possibles "exécutions illégales".
L’organisme international a ainsi demandé au gouvernement local des investigations sur la véritable raison de ces décès. "Nous demandons aux autorités nicaraguayennes de veiller à ce que des enquêtes rapides, approfondies, indépendantes et transparentes soient menées sur ces décès", a déclaré une porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Liz Throssell. Cette déclaration a eu lieu lors d’un point de presse à Genève.
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La communauté internationale avait pointé du doigt le recours à la force excessive de la police nicaraguayenne. Le pays a écopé de deux mises en garde pour ces violences. D’après le Vatican, les États-Unis et l’Union européenne, les autorités locales ont fait preuve de trop de zèle lors de la répression des manifestations. Avec l’ONU, ils ont appelé le Nicaragua à un retour au calme.
Malgré les tentatives d’apaisement du président Daniel Ortega, la société nicaraguayenne semble au bord de l’implosion. Des dizaines de milliers de salariés, étudiants, paysans et entrepreneurs ont encore manifesté, le lundi 23 avril 2018. Des mouvements de contestations qui pourraient fortement s’accroître dans les jours à venir. "Les gens demandent la démocratie, la liberté, des élections libres, un gouvernement transparent, la séparation des pouvoirs, un État de droit", résume à la presse française l’ancien ministre des Affaires étrangères, Norman Caldera. "Si (le gouvernement) ne leur accorde pas ça, il va être difficile d’arrêter (les manifestations, NDLR), ici le peuple a prouvé qu’ils sont une grande majorité", a-t-il ajouté.
Le mardi 24 avril 2018, le chef d’État a libéré les étudiants arrêtés lors de ces mobilisations. Il a également retiré le dimanche 22 avril la nouvelle loi sur les retraites, principal point de dissension. Outre cela, Daniel Ortega a levé la mesure de censure sur une télévision locale. Ces gestes ne semblent toutefois pas avoir calmé la colère de ce pays de l’Amérique Centrale. En effet, c’est la politique générale même du Nicaragua que la population locale pointe du doigt. Ils dénoncent la mainmise sur l’État par le couple présidentiel ainsi que les dures conditions de vie. Pour rappel, Daniel Ortega est à la tête du pays de 1979 à 1990 et est revenu en 2007. "Que partent Ortega et Murillo", crient actuellement les manifestants.
Source : Libération, Le Figaro