Plus de 250 millions de personnes s’acheminent vers la famine, selon le chef du Programme alimentaire mondial de l’ONU.
Le Programme alimentaire mondial ou PAM a reçu à distance, jeudi 10 décembre, le prix Nobel de la paix. David Beasley, directeur exécutif de la PAM a prévenu l’existence d’un problème mondial, aux effets potentiellement dévastateurs : "la pandémie de la faim". Il a ainsi fait part de ses inquiétudes, puisque la faim pourrait avoir des conséquences plus graves que l’épidémie de coronavirus, rapporte France Info.
Le chef du PAM a indiqué que 270 millions de personnes s’acheminent vers la famine. Selon ses dires, de nombreuses guerres, le changement climatique, l’utilisation généralisée de la faim comme arme politique et militaire sont les raisons de ce fléau. Tout cela a été aggravé par la pandémie du coronavirus. "Ne pas satisfaire leurs besoins, provoquera une pandémie de la faim qui occultera l’impact de la Covid-19", a-t-il prévenu.
La plus grande organisation humanitaire de lutte contre la faim a été fondée en 1961. Chaque année, elle soutient plusieurs dizaines de millions de personnes affamées dans le monde dont 97 millions en 2019. Le comité norvégien a ainsi salué son combat contre cette "arme de guerre" qui touche en premier lieu les civils, en lui attribuant le prix Nobel de la paix le 9 octobre. "Ce prix Nobel de la paix est plus qu’un merci, c’est un appel à l’action, une famine est aux portes de l’humanité", a affirmé David Beasley. Il a aussi estimé que "la nourriture est la voie vers la paix".
Selon HuffPost, le patron du PAM s’est également indigné de ce qui pourrait être le moment le plus ironique de l’histoire moderne. "D’un côté, après un siècle de progrès massifs dans l’élimination de l’extrême pauvreté, 270 millions de nos voisins sont aujourd’hui au bord de la famine. De l’autre, il y a 400 000 milliards de dollars de richesses dans notre monde aujourd’hui", a-t-il souligné. Pourtant, selon ses dires, seulement 5 milliards de dollars (près de 4,1 milliards d’euros) sont nécessaires pour sauver 30 millions de vies de la famine.
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