Une image plus que bouleversante d’une petite fille hondurienne en larmes a conquis les jurés du "World Press Photo". Ils parlent d’une "violence psychologique" à travers le cliché.
Le cliché d’une fillette d’origine hondurienne, en larmes et le regard tourné vers sa maman, a remporté jeudi 11 avril le prix de la photo de l’année du "World Press Photo". L’image capturée au mois de juin 2018 par le photographe de Getty, John Moore, montrait Sandra Sanchez et sa fille Yanela. Elles ont été appréhendées par des agents alors qu’elles traversaient illégalement la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
1/3 Just announced : the World Press Photo of the Year is ‘Crying Girl on the Border’ by John Moore (USA) (@jbmoorephoto), Getty Images : https://t.co/0P9mFlraG2 #WPPh2019 pic.twitter.com/7P2lOoN9I2
— World Press Photo (@WorldPressPhoto) 11 avril 2019
Les juges ont estimé que l’image mettait en lumière "une violence d’un autre type, qui est psychologique". Le cliché a fait le tour du monde et provoqué l’indignation dans plusieurs pays. Face à la situation, le service américain des douanes et de la protection des frontières avait indiqué que la mère et la fille n’ont pas été séparées comme les autres migrants.
"Néanmoins, le tollé général contre cette pratique controversée a conduit le président Donald Trump à revoir sa politique en juin dernier", ont fait savoir les juges du concours basé à Amsterdam, confirmant une information de Sud-Ouest.
Selon John Moore, un groupe de personnes ont été interpellées par les polices des frontières au cœur de la vallée du Rio Grande dans la nuit du 12 juin. "Je pouvais voir la peur sur leurs visages, dans leurs yeux", avait-il expliqué à une radio américaine.
Le photographe de 51 ans a pris le cliché quand Sandra Sanchez a posé Yanela au sol, alors qu’elle se faisait fouiller. La fillette a alors commencé à pleurer. "J’ai mis un genou à terre et j’avais très peu de temps avant que cet instant ne soit fini", a-t-il poursuivi.
Lors de la cérémonie à Amsterdam, le cinquantenaire a confié qu’il voulait montrer au vu de tous l’image de l’humanité.
Les juges ont fait leur choix parmi près de 78 800 images soumises par plus de 4 730 photographes du monde entier. D’ailleurs, trois photographes de l’AFP ont eu des récompenses dans différentes catégories.
John Wessels a reçu la deuxième et la troisième place, catégorie "General News-Stories", pour des séries de clichés sur les élections congolaises en 2018 et l’épidémie d’Ebola en RDC. Brendan Smialowski primé pour une photo de Donald Trump menant Emmanuel Macron par la main et Pedro Pardo pour l’image des migrants escaladant la clôture à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.