Odelyn Joseph/AP/SIPA
Ces derniers temps, Haïti et sa capitale, Port-au-Prince, sont confrontées à une recrudescence des violences des gangs. La directrice de l’Unicef a exprimé une profonde préoccupation. Elle a évoqué des scénarios dystopiques, allant jusqu’à comparer la situation à l’univers chaotique de "Mad Max".
La directrice exécutive de l’Unicef a exprimé une grande préoccupation quant à la situation en Haïti, la qualifiant d’"horrible" et presque digne d’une scène tirée de "Mad Max", le célèbre film qui dépeint un monde post-apocalyptique. Catherine Russell a déploré dimanche le niveau alarmant de la violence des gangs qui sévit dans ce pays des Caraïbes, accentuant la souffrance de plusieurs personnes, en proie à la faim et à la malnutrition. "Nous ne parvenons pas à leur apporter suffisamment d’aide", a-t-elle dit dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS.
Au même moment, le Kenya, qui est engagé dans une mission multinationale de sécurité, a annoncé la suspension de l’envoi de ses forces en attendant la mise en place d’un conseil présidentiel après la démission du Premier ministre Ariel Henry. La situation en Haïti est critique. Des gangs contrôlent d’importantes zones du territoire, jusqu’à 80 % de la capitale. Ils sont responsables de plusieurs actes de violence, dont des meurtres, des viols et des enlèvements contre rançon.
Mme Russell a mis en avant une série de catastrophes qui ont frappé le pays au cours des 15 dernières années (séisme, choléra, Covid-19...), mais la situation actuelle "est la pire que quiconque ait vue depuis des décennies", selon ses dires. Elle a souligné la nécessité de reprendre le contrôle de la situation en Haïti pour assurer un meilleur accès à l’aide humanitaire.
Alors que l’aéroport de Port-au-Prince est fermé, la mission des Nations unies dans le pays a annoncé la mise en place d’un "pont aérien" entre le territoire et la République dominicaine pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Le port principal de la capitale est aussi à l’arrêt depuis le 7 mars en raison d’actes de sabotage et de vandalisme. Un conteneur de l’Unicef contenant des fournitures essentielles pour la santé maternelle, néonatale et infantile. Déplorant la situation, l’Unicef estime qu’il est urgent d’apporter une assistance aux enfants les plus vulnérables.
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