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Les réductions de l’aide américaine à l’étranger pourraient mettre en danger la vie de millions de personnes. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre les effets dramatiques de cette décision sur la lutte contre des maladies comme le sida, le paludisme et la tuberculose.
Lors d’un point de presse à Genève, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde contre les conséquences des coupes budgétaires américaines. Il estime que ces décisions pourraient annuler 20 années de progrès dans la lutte contre le sida et provoquer plus de dix millions de nouvelles infections et trois millions de décès liés au VIH. Il appelle les États-Unis à reconsidérer leur engagement en matière de santé mondiale.
Les perturbations causées par ces réductions affectent aussi la prévention du paludisme. La diminution des financements entraîne des ruptures de stock de médicaments et de moustiquaires imprégnées d’insecticide. L’OMS craint que d’ici 2025, 15 millions de nouveaux cas et 107 000 décès supplémentaires soient enregistrés si la situation ne s’améliore pas.
La tuberculose est également touchée, notamment en Afrique et en Asie. Dans 27 pays, les programmes de prévention et de traitement sont en difficulté. Neuf d’entre eux signalent déjà un manque de médicaments, ce qui met en péril des milliers de patients.
Jusqu’à présent, les États-Unis étaient le principal donateur en matière d’aide au développement. Dès le début de son second mandat, Donald Trump a gelé ces financements avant d’annoncer leur suppression pour de nombreux projets. Il a également démantelé l’agence de développement USAID.
Le directeur de l’OMS reconnaît que chaque pays est libre de choisir ses engagements financiers. Toutefois, il estime que ce retrait brutal risque d’aggraver la crise sanitaire mondiale. Il appelle Washington à assurer une transition ordonnée, afin de permettre aux pays concernés de trouver d’autres sources de financement.
Source : Tf1info.fr