L’État de l’Alabama, aux États-Unis, se prépare à appliquer une peine de mort par inhalation d’azote, une méthode qui suscite des critiques de la part de l’ONU. Cette première mondiale est assimilée par l’organisation à une forme de "torture".
Aux États-Unis, l’État de l’Alabama s’apprête à effectuer une exécution par inhalation d’azote, une méthode jamais utilisée auparavant, suscitant des préoccupations. Kenneth Eugene Smith, condamné en 1996 pour le meurtre commandité d’une femme par son mari, sera le premier à subir cette nouvelle procédure en 2024. L’année dernière, 24 personnes ont été exécutées par injection létale. La période d’exécution s’ouvrira jeudi à 6 heures, heure locale, avec une fenêtre de 36 heures. C’est la deuxième fois que Smith se trouve dans cette situation, l’exécution précédente par injection létale ayant été annulée in extremis en novembre 2022. Ses avocats ont cité des retards liés aux perfusions intraveineuses.
L’hypoxie, raréfaction d’oxygène, soulève des critiques internationales. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit alarmé par cette méthode inédite. Le protocole d’exécution ne prévoit pas de sédation, en contradiction avec les recommandations de l’Association américaine vétérinaire. Le procureur général de l’État assure que l’azote provoque une perte de conscience rapide, mais les défenseurs de Smith contestent, évoquant des risques de fuites d’oxygène et de complications. Malgré les appels à l’arrêt, la Cour suprême a rejeté la requête de sursis, relaie TF1Info.
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Kenneth Eugene Smith est condamné pour le meurtre d’Elizabeth Dorlene Sennett en 1988, orchestré par son époux, le pasteur Charles Sennett. L’intrigue implique un cambriolage simulé qui a mal tourné. L’époux s’est suicidé et l’enquête a conduit à Smith et à son complice, John Forrest Parker, exécuté en 2010. Bien que Smith ait déjà été condamné à mort, le premier jugement a été annulé en appel. Le deuxième procès en 1996 a vu un jury divisé, mais le juge a imposé la peine capitale.
Selon le Death Penalty Information Center, de nombreuses exécutions récentes aux États-Unis seraient remises en question aujourd’hui, tenant compte des problèmes de santé mentale et des changements législatifs. Malgré l’abolition de la peine de mort dans 23 États, l’Alabama persiste.
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