Joe Biden a lancé mardi une grande bataille politique pour l’avortement au lendemain de l’extraordinaire fuite d’un projet de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit.
"Je crois que le droit des femmes à choisir est fondamental", a-t-il rappelé dans un communiqué, appelant les électeurs à "choisir des candidats favorables" au droit d’avorter lors des élections de mi-mandat en novembre, au cours desquelles le camp au pouvoir est traditionnellement défait.
Le droit à l’avortement est au centre des actualités aux Etats-Unis à la suite de la fuite d’un projet de décision de la Cour suprême revenant sur ce sujet. Mardi 3 mai, Joe Biden a lancé une grande bataille politique pour l’avortement en appelant directement les Américains à défendre l’IVG dans les urnes lors des prochaines élections, rapporte Le Parisien.
"Nous aurons besoin de plus de sénateurs favorables au droit de choisir, et d’une majorité en ce sens à la Chambre des représentants, pour adopter une législation codifiant que je promulguerai", a assuré le chef de l’exécutif.
Selon le président américain, l’argumentaire évoqué par la Cour suprême allait "bien au-delà" de l’IVG, et a remis en cause potentiellement toute une série d’autres droits. Il s’est interrogé ainsi si cela signifie que la Floride pourrait décider de voter une loi disant que le mariage entre personnes du même sexe n’est plus autorisé.
Plusieurs élus se sont exprimés sur le sujet. Sur Twitter, l’élu démocrate de la Chambre des représentants, Jake Auchincloss a souligné que le Congrès doit protéger l’accès à l’avortement. "Adoptons la loi pour la protection de la santé des femmes pour inscrire dans la loi les protections de Roe v. Wade le plus vite possible", a encouragé son collègue du Sénat Tim Kaine.
Les républicains voient cette décision comme une immense victoire rendue possible par le profond remaniement de la Cour par Donald Trump qui a remplacé trois de ses membres. Avec six juges contre trois progressistes, la balance est lourdement penchée du côté des conservateurs. "Si elle était avérée, la haute cour devant rendre son arrêt d’ici fin juin, cette décision serait "une réponse à [nos] prières", a tweeté l’élue Jackie Walorski.
De son côté, la très conservatrice élue de Géorgie Marjorie Taylor Greene s’est projetée aussi vers les prochaines échéances électorales. Elle a appelé un "Congrès contrôlé par les républicains" à adopter une loi reconnaissant au fœtus des droits équivalant à ceux d’une personne déjà née.
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