Deux affrontements mortels se sont produits dans plusieurs prisons au Honduras. Plus de 30 morts et une vingtaine de blessés ont été enregistrés.
Ce week-end, au moins 36 personnes ont été tuées durant des d’affrontements dans des prisons du Honduras, rapporte Ouest France. Dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 décembre, une fusillade s’est éclatée dans la prison de la ville portuaire de Tela (nord-ouest de Tegucigalpa). Elle a fait 18 morts et 16 blessés. Le lendemain, lors d’un heurt entre détenus dans une prison du centre, au moins 18 personnes sont décédées, dimanche 22 décembre.
Cette vague d’assassinats sont liés aux "maras", les bandes de criminels qui infestent le pays. Le sous-lieutenant José Coello a indiqué aux médias que des affrontements "à l’arme à feu, au couteau et à la machette "ont également fait deux blessés, dans la prison d’El Porvenir.
D’après le journal, ces deux massacres sont survenus peu après l’annonce faite par le président hondurien, Juan Orlando Hernández, le 17 décembre. Il a évoqué la nécessité d’enrayer une vague d’assassinats dans les prisons et a ordonné à la police et l’armée de prendre le contrôle total des prisons du pays. Pour ce faire, quelque 1 200 policiers et militaires doivent être déployés dans 18 des 27 prisons du pays.
Cette décision présidentielle a été prise trois jours après l’assassinat de cinq membres du gang de la Mara Salvatrucha (MS-13), par un codétenu de la prison de haute sécurité de La Tolva, (est de Tegucigalpa). La veille, Pedro Idelfonso Armas, le directeur de la principale prison de haute sécurité du pays d’El Pozo I (ouest), a été assassiné.
Selon les informations, peu auparavant, ce responsable a été suspendu pour les besoins d’une enquête sur sa présence lors de l’assassinat de Magdaleno Meza, un trafiquant de drogue dont les aveux et des carnets de notes avaient permis d’accuser le frère du président hondurien, Juan Antonio "Tony" Hernandez. Ce dernier a été jugé coupable de trafic de drogue par un tribunal de New York et il risque une peine de prison à perpétuité, en janvier.
Cette inculpation de son frère cadet a été fortement dénoncée par le Président Hernandez. Il a estimé qu’elle était fondée sur "le témoignage d’assassins avoués". Une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux a montré les images du directeur de la prison qui parlait avec Magdaleno Meza quand des gardes ont ouvert le feu. Cette confusion a permis à une douzaine de détenus d’abattre le trafiquant de drogue à bout portant.
Carlos Chajtur, l’avocat de Magdaleno Meza, a accusé le gouvernement d’avoir commandité l’assassinat de son client en représailles de sa collaboration avec la justice américaine, dans le procès contre le frère du président. D’ailleurs, le 9 décembre dernier, José Luis Pinto, un autre avocat, représentant Magdaleno Meza et d’autres membres du cartel de drogue des frères Valle Valle, a été assassiné le 9 décembre.
De leur côté, les chefs du corps spécialisé de l’armée et de la police contre le crime organisé, ont affirmé que les gangs ont déchaîné cette vague de violence afin d’"empêcher la prise de contrôle nécessaire des centres pénitentiaires du pays, qualifiés d’académies du crime".
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