Depuis la révocation de la garantie fédérale du droit à l’avortement par la Cour suprême, la mortalité infantile a fortement augmenté aux États-Unis. Ces décès sont notamment liés à des anomalies congénitales.
Les États-Unis enregistrent une augmentation préoccupante de la mortalité infantile depuis la fin de la protection fédérale du droit à l’avortement. D’après une étude publiée dans JAMA Pediatrics, les taux de mortalité infantile ont augmenté de 7 % en octobre 2022, en mars et avril 2023, par rapport aux moyennes habituelles. Ces mois ont connu 247 décès supplémentaires, principalement dus à des anomalies congénitales.
L’étude met en lumière les conséquences dramatiques des restrictions sur l’accès à l’avortement. "Ce sont des cas dans lesquels, avant la décision de la Cour suprême, il aurait été possible d’avorter plutôt que de mener la grossesse à terme et de devoir assister à la mort de son enfant", selon Maria Gallo, professeure d’épidémiologie. Avant la fin de la garantie fédérale du droit à l’avortement, ces anomalies auraient conduit à une IVG, épargnant les familles de la douleur de perdre un enfant à cause de conditions médicales non viables.
Cette situation suscite un vif débat dans la société américaine, et le droit à l’avortement est désormais au coeur de la campagne présidentielle. Les experts estiment qu’il est important de prendre en compte les conséquences humaines et sociales, notamment l’impact psychologique de mener à terme des grossesses non désirées. En juin 2022, la Cour suprême avait mis fin à près de 50 ans de jurisprudence. Sa décision a rendu aux États fédérés le pouvoir de réguler eux-mêmes le droit à l’avortement. Depuis, plus de 20 États ont instauré des restrictions, allant de limitations partielles à des interdictions complètes de l’interruption volontaire de grossesse.
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