En Haïti, où l’instabilité est chronique, même les forces de l’ordre deviennent une menace. Face à cette situation, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a décidé de suspendre ses activités à Port-au-Prince à partir de ce mercredi, "jusqu’à nouvel ordre".
L’ONG Médecins Sans Frontières a annoncé la suspension, "jusqu’à nouvel ordre", de ses opérations dans la capitale de Haïti. Cette décision, effective à partir de ce mercredi 20 novembre, a été prise à la suite d’une série de graves incidents impliquant les forces de l’ordre. L’organisation a affirmé dans un communiqué avoir été confrontée à des violences ciblées, dont des "menaces proférées à l’encontre de son personnel".
Le 11 novembre passé, une ambulance MSF a été attaquée, "entraînant l’exécution d’au moins deux patients et une agression contre le personnel médical". Des membres des forces de police ont arrêté des véhicules de l’organisation la semaine suivante, et auraient lancé "des menaces de mort et de viol" à son personnel, rapporte BFMTV. Travailler dans des zones à haut risque fait partie de ses missions, mais la menace des autorités elles-mêmes rend cette situation intenable, selon l’organisation.
Déjà marqué par une instabilité politique chronique, Haïti fait face à une montée en puissance des gangs. Ces groupes armés contrôlent aujourd’hui 80 % de Port-au-Prince et multiplient les actes de violence. La prise de fonction du nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, le 11 novembre, a ravivé l’espoir d’un rétablissement de la sécurité. Cependant, l’absence de président depuis 2021 et l’inexistence d’élections depuis 2016 compliquent toute stabilisation durable.