Nathan Posner/Shutterstock/SIPA
Lors d’un déplacement officiel sur le sol groenlandais, le vice-président américain a ravivé un vieux projet géopolitique : intégrer ce territoire arctique aux États-Unis.
Accompagné de son épouse Usha, J. D Vance a accusé Copenhague de sous-investir dans la sécurité et le développement local.
Sans menacer militairement le Danemark, il évoque un accord inspiré de la méthode Trump, une idée rejetée à la fois par les Groenlandais et par Copenhague. Pendant son séjour au Groenland, le numéro 2 de l’administration américaine s’est permis de lancer une pique envers le Danemark. "Vous n’avez pas bien servi le peuple groenlandais", a-t-il déclaré.
Washington considère cette région comme un point névralgique dans sa stratégie de défense, notamment via la base de Pituffik (anciennement Thule Air Base), qui reste essentielle pour le système antimissile américain. Le Groenland se situe sur la trajectoire directe de missiles russes en direction de l’Amérique du Nord, d’où leur intérêt stratégique très appuyé.
JD Vance affirme vouloir éviter tout recours à la force. Il évoque un futur " partenariat volontaire" basé sur les relations économiques et sécuritaires. Donald Trump lui-même a martelé son intérêt pour le Groenland en déclarant : "Nous en avons besoin pour la sécurité mondiale". Il préfère privilégier un accord négocié avec les habitants, dans l’esprit des accords initiés par le président américain.
Cependant, cette perspective se heurte à un rejet unanime de la population groenlandaise, majoritairement inuite, comme le révèle un récent sondage. Même les partis indépendantistes locaux s’opposent à toute forme d’annexion par les États-Unis. La population, en majorité inuite, défend son autonomie et ses institutions locales.
Les propos de JD Vance ont provoqué de vives réactions jusqu’à Copenhague. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a réfuté les critiques américaines. Elle a précisé que le Groenland "n’était pas à vendre" et dénoncé les propos jugés irrespectueux de JD Vance. Le Premier ministre groenlandais, Jens Frederik Nielsen, a dénoncé une visite perçue comme un manque de respect. Dans un contexte de tensions croissantes dans l’Arctique, la Russie suit attentivement les intentions américaines. Le président Vladimir Poutine a qualifié le projet américain de "sérieux", exprimant sa crainte de voir l’Arctique devenir une zone de conflit.