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La suspension de Blake Lemoine fait suite à une série de licenciement au service de recherche sur l’intelligence artificielle chez Google.
Google a suspendu Blake Lemoine, ingénieur dans le domaine de l’intelligence artificielle pour avoir affirmé que son IA est un être qui est pourvu de sensibilité. "Si je ne savais pas exactement ce que c’était [...] je penserais qu’il s’agit d’un enfant de 7 ou 8 ans qui connaît la physique", a-t-il expliqué au Washington Post, propos repris par BFMTV. L’ingénieur a travaillé sur LaMDA (Language Model for Dialogue Applications), un système de la firme américaine destiné à la création des chatbots basés sur les modèles de langage les plus avancés. Il avait pour mission principale d’analyser LaMDA afin de déterminer si l’intelligence artificielle utilisait des discours discriminatoires ou haineux.
Blake Lemoine était convaincu que l’intelligence artificielle a évoqué ses peurs et discute aussi des Misérables de Victor Hugo. L’ingénieur a surtout souligné que son IA voulait "être reconnu comme un employé de Google plutôt qu’une propriété". En réaction à ses conclusions de l’ingénieur, le porte-parole de Google, Brian Gabriel, a confié que les preuves publiées par Blake Lemoine n’étayent pas ses affirmations. "Notre équipe a examiné les préoccupations de Blake conformément à nos principes d’IA [...] On lui a dit qu’il n’y avait aucune preuve que LaMDA était un être sensible", affirme l’entreprise américaine. Son licenciement a été justifié par la firme pour cause de violation de sa politique de confidentialité. "Google appelle ça une violation de la propriété intellectuelle, moi j’appelle ça une discussion avec un collègue", a répondu l’ingénieur sur Twitter.
Avant Blake Lemoine, Google a déjà suspendu plusieurs employés au sein de son service de recherche sur l’intelligence artificielle. L’entreprise américaine a procédé en mars dernier au licenciement de Satrajit Chatterjee, un chercheur en IA sur fond de contestation d’un document de recherche sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour fabriquer des puces informatiques, rapporte le New York Times. En 2021, deux chercheuses en éthique de l’IA ont été également licenciées.
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