D’après une étude publiée mardi 19 avril, la superficie de la banquise antarctique a enregistré son niveau le plus bas depuis 44 ans au mois de février.
Normalement, la banquise fond l’été et se reforme l’hiver. Depuis 1978, des satellites surveillent les surfaces couvertes à chaque saison. La fonte est rapide au Groenland et dans l’Arctique, comparée à la tendance dans l’Antarctique malgré l’importance des variations annuelles et régionales. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a cependant tiré la sonnette d’alerte début avril quant à la rapidité du changement climatique.
Au mois de février, la superficie de la banquise antarctique aurait atteint son niveau le plus bas depuis 44 ans en raison du réchauffement climatique. Elle est tombée à 1,9 million de km2, soit 30 % de moins que la moyenne sur trois décennies entre 1981 et 2010, selon le groupe de chercheurs dans un article publié dans la revue Advances in Atmospheric Sciences. C’est un record depuis le début des relevés en 1978.
La fonte de la banquise est liée à "la thermodynamique" ou à l’influence des températures, mais aussi au mouvement des glaces vers le nord et à une couche de glace plus fine sur le littoral de la mer d’Amundsen. Cependant, elle n’aurait pas d’impact sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l’eau salée, expliquent les chercheurs.
Néanmoins, une couverture plus petite constitue une véritable source d’inquiétude. Lorsque la surface blanche de la banquise, qui réfléchit l’énergie du soleil, est remplacée par la surface sombre de la mer, "il y a moins de réflexion de la chaleur et plus d’absorption", note Qinghua Yang, l’un des co-auteurs, professeur à l’Université Sun Yat-sen. "En retour, cela fait fondre plus de glace et produit plus d’absorption de chaleur, dans un cercle vicieux", a-t-il ajouté.